Témoignage de Joseph Fadelle

Publié le par Fils d'Abraham en Jésus mon sauveur

Joseph Fadelle : “Il faut se méfier d’un dialogue [interreligieux] où on ne parle ni de l’Evangile ni du Coran”

par actualitechretienne

 

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Irakien chiite converti au christianisme, Joseph a dû quitter son pays, menacé de mort. Il vit désormais en France avec sa femme et ses trois enfants.

Le récit de son histoire, Le prix à payer, a connu en France un véritable succès et commence à être traduit et diffusé dans d’autres pays d’Europe. Multipliant conférences et témoignages, Joseph consacre le reste de son temps à sa famille et à Paltalk, qui lui permet de dialoguer en direct sur internet. Il est ainsi en contact permanent avec de jeunes musulmans des pays arabes, les invitant à lire et à comprendre le Coran. Paroles de converti.

Quelle a été votre réaction face au succès qu’a rencontré votre témoignage en France et maintenant à l’étranger ? Comment expliquer que vous ayez touché autant de cœurs ?

Je rends grâce au Seigneur pour cela. Je désire parler au monde entier de ma rencontre avec le Christ, et attirer l’attention sur la question de l’islam. J’ai eu l’occasion d’aller donner mon témoignage en de nombreux endroits, de rencontrer beaucoup de gens. Peut-être que les Français, à travers mon histoire, ont découvert une réalité de l’islam, à savoir le sort des convertis. Un chrétien qui quitte l’Eglise ou qui ne pratique pas ne sera jamais inquiété. Dans l’islam, un converti est menacé de mort.

Quelle est la réalité de votre quotidien aujourd’hui ? Etes-vous toujours menacé ?

J’ai reçu en France des menaces de mort de la part d’un imam. Il m’a dit qu’il m’enverrait quelqu’un pour me poignarder, et qu’il prendrait de préférence un mineur qui ne risque pas une grosse peine de prison. On m’appelait en pleine nuit au téléphone pour me faire entendre le son de la prière de la mosquée. J’ai dû déménager, m’éloigner des milieux arabophones avec lesquels je vivais. C’est dommage, j’ai beaucoup aimé ce temps de contact en France avec des musulmans. Nous avions instauré un beau dialogue. Au travers des conférences, j’ai d’ailleurs pu rencontrer beaucoup de personnes musulmanes. Une fois, l’une d’entre elles a fait 800 km pour venir assister à un témoignage. A la fin elle m’a dit : « J’ai peur de réfléchir et de creuser le sujet. Si j’en arrive à la même conclusion que toi, je me coupe de tout. C’est un déchirement ».

Vous vivez dans la peur ?

Je n’ai pas peur. « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme », est-il écrit dans l’Evangile (Mt 10,28). On m’a tiré dessus à bout portant en Jordanie, et le Christ m’a protégé. Tant qu’Il a un plan pour moi sur cette terre, Il me protégera. Je porte un projet avec ma famille. Nous voulons que notre foyer soit ou devienne un centre de prière ouvert à tous, où l’on pourrait prier par groupe d’âge et en famille. Si certaines familles éclatent, c’est que le Christ n’est pas au centre. Il faut mettre le Christ au centre des familles et au centre de nos vies. Notre maison s’appellera « la maison de Marie », beit maryam. Nous y pensons en lien avec l’Eglise locale bien sûr, et j’invite tous ceux qui le souhaitent à porter ce projet dans la prière.

De quoi vivez-vous ? Portez-vous encore le désir de retourner en Irak ?

En France, nous vivons grâce à l’aide publique, je n’ai reçu qu’une petite partie des droits d’auteur. Par la suite, je voudrais pouvoir aider les enfants irakiens réfugiés en Jordanie qui ne peuvent pas aller à l’école. Aujourd’hui, je comprends pourquoi je suis en France, c’est là que le Christ m’attendait pour délivrer mon témoignage. Je suis infiniment reconnaissant à la France pour son accueil. Elle est fille ainée de l’Eglise. Aujourd’hui, la France est mon pays. Mes enfants y grandissent. Je ne me sens pas à l’étranger, je prends racine. Ce qui me coûte, ce que j’aurais voulu faire, c’est pouvoir témoigner dans mon pays d’origine, en commençant par ma propre famille. Le Seigneur en a décidé autrement. Je prie et je demande au Christ qu’Il touche leur cœur et qu’Il les rencontre. Comme ça, en Lui, je pourrais les retrouver. Je n’ai aucun regret de tout ce que j’ai quitté. J’ai tout gagné avec le Christ. Toutes les difficultés auxquelles je fais face servent à me rapprocher du Christ. Tout chrétien est appelé à prendre sa croix à la suite du Christ, et cela peut passer par des choses quotidiennes toutes simples, la patience, l’humilité. Cela donne une paix et une joie profondes.

Quelles sont pour vous les clés d’un vrai dialogue interreligieux ?

Je suis à 100% pour le dialogue. Je constate qu’aujourd’hui, il y a peu de vrai dialogue. Il y a des rencontres, des invitations, des échanges amicaux, des repas. Le principe du dialogue, c’est la divergence d’idées et le questionnement sur des points précis. Avancer dans le dialogue, ce n’est pas évincer les questions pour dire ce que l’autre a envie d’entendre, de peur de froisser. Il faut se méfier d’un dialogue où on ne parle ni de l’Evangile ni du Coran. Il faut parler en profondeur, réfléchir aux contradictions du Coran, étudier la biographie de Mahomet qui est un modèle à suivre pour tout musulman, aborder des points précis.

Par exemple ?

Par exemple, souligner tous les versets du Coran qui invitent au meurtre de l’infidèle. Il y en a plus d’une centaine. Comment faut-il les considérer ? Est-ce une parole de Dieu ? Pour bien dialoguer, il faut aussi bien connaître le sujet. Notamment le principe des versets abrogeant et abrogés. On peut tout trouver dans le Coran. Mais les versets qui invitent à la tolérance et à l’amour du prochain sont abrogés par les plus récents qui invitent à la violence. Quand je parle avec mes amis musulmans, je leur dis cette phrase que Massoud (le chrétien avec qui il partageait la chambre, ndlr) m’a dite : « Lis et comprends le Coran ». Il faut inviter à un travail de réflexion sur le Coran, en toute sincérité et honnêteté. Avec internet, plus personne n’est obligé d’aller vers des imams qui répondent par ce verset : « O vous qui croyez, n’interrogez pas sur des choses dont le sens, s’il vous était divulgué, pourrait vous causer de la peine. Un peuple avant vous avait réclamé ces choses, mais ensuite, il devint infidèle à cause d’elles » (sourate 5, verset 101-102). Par ailleurs, la condition d’un vrai dialogue réside aussi dans le témoignage de notre propre vie. Il est écrit dans l’Evangile: « Que votre lumière brille devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Mt 5,16)

 

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