Osez l’authenticité
Osez l’authenticité !
By Rédaction on 10 août 2013 • ( 67 )
Depuis notre plus tendre enfance on nous apprend qu’il ne faut pas dire ceci ou ne pas répondre cela… Ces codes de «politesse» ou même cette soumission au «politiquement correct» nous sont inculqués et parfois imposés.
Ces codes peuvent varier selon le pays, la région ou la «culture» où nous nous trouvons. J’ai remarqué, par exemple, que les anglo-saxons ont une frousse bleue de faire une remarque qui pourrait être considérée comme «désobligeante». Tout récemment, une dame américaine que je connais depuis longtemps, écrivait sur sa page Facebook combien elle avait été «dérangée» par le bavardage incessant de la personne qui se trouvait à côté d’elle dans l’avion, alors qu’elle essayait de lui faire comprendre par son «body langage» (le langage corporel) qu’elle n’avait pas envie de parler… Je lui ai répondu que la prochaine fois que cela arrivera, elle ne devrait plus se fier à son langage corporel mais ouvrir la bouche et utiliser un langage que la personne comprendra immédiatement ! Mais je doute fort qu’elle le fasse parce que justement, dans la culture anglo-saxonne, il est mal vu, pour ne pas dire «interdit» d’exprimer ses sentiments aussi directement…
Pour ceux qui voudraient suivre une petite cure de désintoxication, je leur conseille d’aller vivre 6 mois en Israël. Là, les gens ne «mettent pas de gants» pour vous dire ce qu’ils pensent. Ils n’ont pas de temps à perdre avec des formules de politesse creuses car la prochaine guerre est derrière le coin…
Apprenons à communiquer avec des paroles qui reflètent véritablement notre opinion, notre pensée. Ne soyons pas des «perroquets» qui répètent bêtement ce qu’ils ont entendu quelqu’un d’autre dire (même du haut de la chaire). Formons notre propre opinion, basée sur notre lecture de la Bible et sur les enseignements que nous avons pu personnellement en tirer. Si nous sommes en désaccord avec ce que la «majorité» des gens pense, ayons le courage de le dire, poliment et sans vouloir entrer dans des discussions «vaines». Faisons comprendre que nous respectons le point de vue de l’autre, même si nous ne sommes pas d’accord avec celui-ci, mais que nous ne serons pas des «moutons de panurge» et que nous nous attendons à ce que notre opinion soit aussi respectée, au nom de la liberté d’expression.
Dans une société où les valeurs morales et les valeurs bibliques perdent chaque jour un peu plus de terrain, il est important, pour ne pas dire crucial (dans tous les sens du terme), que nous chrétiens, n’ayons pas peur de nos opinions même si celles-ci vont à l’encontre des opinions de notre société contemporaine.
En 2004, Thomas d’Ansembourg écrivait un livre au titre provocateur : «Cessez d’être gentil ; soyez vrai»… C’est un vrai défi qui fait peur ! En effet, c’est juste le contraire de ce qui nous a été appris. La «gentillesse», fort répandue dans nos milieux chrétiens, a souvent été interprétée comme étant une preuve de la «bonté divine» qui nous habite… Qui n’a jamais rencontré dans une église un individu portant un «sourire béat» (qui qualifie un sourire fixe sans aucune signification) ? Au point où on se demande parfois si la personne avec laquelle on essaye de parler de choses sérieuses vous écoute vraiment ou si elle est en extase en imaginant la couleur des cheveux des anges ?
Il est bien connu que nous communiquons beaucoup plus par notre langage corporel que par nos paroles. Si je dis à quelqu’un : «Je suis ouvert à toute proposition» et que j’ai les bras croisés sur ma poitrine, mon interlocuteur aura du mal à croire ce que je lui dis… D’autre part, si quelqu’un vient me parler de ses problèmes, de ses angoisses et que je l’écoute en lui faisant un large sourire, cette personne va se dire que ce qu’elle me raconte ne m’intéresse absolument pas et que je ne me rends pas compte de la gravité de sa situation… Jésus fait ce reproche aux Pharisiens : «Malheur à vous, spécialistes de la loi et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis qui paraissent beaux de l’extérieur et qui, à l’intérieur, sont pleins d’ossements de morts et de toutes sortes d’impuretés» (Mat. 23:27). Le mot “hypocrite” vient du grec ὑποκριτής qui signifie un acteur, quelqu’un qui porte un masque, comme c’était le cas à l’époque. En d’autres mots, lorsque nous ne sommes pas «nous-mêmes», nous sommes des acteurs qui jouons le rôle d’un «autre». Nous nous cachons derrière un masque… Alors, bas les masques, soyons authentiques, et cessons d’être une mauvaise copie, un faux.
Éph. 4 v25 : «C’est pourquoi, vous débarrassant du mensonge, dites chacun la vérité à votre prochain, car nous sommes membres les uns des autres»
Luc Henrist