Le mystère des sept églises de l'Apocalypse: Thyatire, Sardes et Philadelphie
THYATIRE
La période de Thyatire est la plus longue et elle représente les années se situant entre 600 et 1520. Le mot « Thyatire » a plusieurs significations comme « château-riche » ou encore « sacrifice sans fin ». Parmi les 7 Eglises de l’Apocalypse, c’est à elle qu’est adressé le plus long message. Ce fut l’âge de la grande noirceur spirituelle, puisque l’Eglise était sous l’autorité de l’Empire romain, elle n’avait plus de puissance et le flambeau de l’Evangile ne brillait plus.
Thyatire, aujourd’hui connue sous le nom d’Akhisar, était la moins réputée des 7 cités mentionnées dans le livre de l’Apocalypse. Habitée par les Macédoniens, elle était située aux confins de la Mysie et de l’Ionie, dans une plaine arrosée par le Lycus.
On y trouvait bon nombre de corporations de potiers, de tanneurs, de tisserands, de teinturiers et de tailleurs. C’est précisément à Thyatire qu’habitait Lydie, cette femme qui vendait de la pourpre en Macédoine et qui accepta le message par le message de l’apôtre Paul.
La principale religion des gens de Thyatire était le culte d’Apollon et le culte d’adoration à l’empereur. Apollon était le dieu soleil et lorsqu’il était consulté par l’entremise de ses prophètes, il pouvait communiquer sa connaissance du futur et transmettre la volonté de Zeus son père.
A l’époque où le Seigneur fit parvenir son message à l’Eglise, ce rituel était dirigé par une prophétesse, assise sur une chaise et qui délivrait ses messages en état de transes. A moins de vouer un culte à ces idoles, personne ne pouvait appartenir à ces corporations de métiers. Nous imaginons facilement la pression mise sur les chrétiens qui devaient exercer ces métiers.
Dans son message à cette Eglise, le Seigneur se présente comme le Fils de Dieu. Cette présentation est unique à Thyatire et voici pourquoi :
- le culte envers Apollon, vénéré à l’époque comme fils de Dieu.
- La papauté romaine, qui présenta le pape comme étant le fils de Dieu et le seul médiateur entre Dieu et les hommes.
- De même qu’à l’époque, une femme conduisit le culte idolâtre envers Apollon, la grande séduction du système religieux romain mis en place à l’époque de Constantin est symbolisée par cette femme Jézabel. « Tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs pour qu’ils se livrent à l’impudicité et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles ».
Propulsée par Constantin, l’Eglise de Rome est devenue cette fausse prophétesse face au peuple de Dieu. Elle a fait que les gens se détournent de la source de leur foi, qui était la parole de Dieu, au profit de ses propres idées et dogmes, allant jusqu’à changer les dix commandements de Dieu afin d’éviter toute contradiction avec les commandements de Rome. Son enseignement était fondé sur :
- la tradition
- les Pères de l’église
- la Bible.
Quiconque osait s’élever contre elle risquait sa propre vie. C’est ainsi qu’on traita d’hérétiques ceux qui contestèrent ses enseignements. Le jugement de ceux qui se laisseraient séduire par cette fausse prophétesse était la mort spirituelle. Puisque cette grande séduction de l’Eglise est symbolisée par une femme, Jézabel, elle peut donc enfanter et ceux qui commettent adultère avec elle, seront punis et leurs enfants mourront aussi.
Il est intéressant de noter que Jézabel, l’épouse du roi Achab, donna naissance à une fille nommée Athalie. Celle-ci épousa Joram fils de Josaphat, roi de Juda. Tel qu’il est mentionné dans 2 Rois 8.18, Joram marcha dans les voies de son beau-père Achab. Il devint idolâtre et entraîna tout Juda derrière lui.
Ce fut une période noire de l’Eglise où la confusion régnait. On ne prêchait plus le salut par grâce et depuis longtemps on n’enseignait plus les autres doctrines fondamentales : baptême du St Esprit, sanctification, guérison des malades, autorité pour chasser les démons…
Il fallut attendre l’époque de Sardes pour voir Dieu intervenir afin d’éviter l’extinction totale de son Eglise et permettre à nouveau à des hommes de se lever pour annoncer la vérité de la sainte parole. Des milliers de personnes suivirent ces faux enseignements et à ceux qui restèrent fidèles, le Seigneur dit : « A tous les autres qui ne reçoivent pas cette doctrine et qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis : je ne mets pas sur vous d’autre fardeau, seulement ce que vous avez, retenez-le jusqu’à ce que je vienne ».
Encore une fois nous distinguons deux groupes à l’intérieur de l’Eglise. En disant « à tous les autres », le Seigneur parle d’un autre groupe qui ne s’est pas laissé trompé par Jézabel. Aussi il leur promet l’autorité sur les nations et l’étoile du matin.
SARDES
La période de Sardes s’étendit de l’an 1520 à 1750. Ce fut le temps de la grande réforme. Elle sortit du marasme où elle s’était enlisée dans les âges précédents.
Le mot « sardes » veut dire « qui s’échappe » et c’est bien significatif car c’est à cette époque que l’Eglise commença à s’échapper des pièges tendus par l’ennemi.
La ville était située sur la rivière Pactole et elle devint la capitale des rois Lydiens. Ils y édifièrent leurs gigantesques tumulus, ces grands amas artificiels de terre ou de pierres qu’on élevait au-dessus des sépulcres, parfois surmontés d’un monument ou d’un trophée. Elle fut leur capitale jusqu’au dernier roi de Lydie, Crésus, réputé pour sa grande richesse. Des monarques lydiens, elle passa aux mains des Perses et d’Alexandre le Grand. Lorsqu’elle fut pillée par Antiochus le Grand, Cyrus y retira des trésors estimés à une valeur de plus de 600 millions de dollars.
Sardes était le centre de la teinture de la laine et du tissage des tapis. La région était riche en or et argent. C’est dans cette ville que furent frappées les 1ères pièces d’or. Un tremblement de terre détruisit la ville, mais elle fut reconstruite sous le règne de Tibère. Aujourd’hui ce n’est plus qu’un simple hameau de bergers.
La religion pratiquée était le culte à la déesse Cybèle. Ce fut la 1ère religion orientale officiellement introduite à Rome dont les pratiques culturelles étaient orgiaques. Cybèle ressemblait à Astarté, appelée dans Jr 7.18 : la reine des cieux. L’Eglise de Sardes était littéralement écrasée par la confusion religieuse de son époque. La vraie spiritualité était tellement à la baisse que le Seigneur lui adresse ce message « Je sais que tu passes pour être vivant et tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui est près de mourir, car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu ».
La plupart de ses membres avaient été infectés par les événements des âges précédents et le reste qui n’avait pas été touché était sur le point de mourir également.
Si nous récapitulons ce que nous avons appris depuis le début, nous remarquons ceci :
- l’autorité du St Esprit fut remplacée par une hiérarchie humaine : les Nicolaïtes.
- La vraie foi a été délaissée au profit des dogmes et prescriptions ecclésiastiques.
- La liberté de l’Esprit et l’opération des dons spirituels sont remplacées par la liturgie et les formules apprises par cœur.
- La dévotion à Marie atteignit ses plus hauts sommets. Elle était reconnue comme la médiatrice de toutes grâces.
- La Parole de Dieu n’était plus accessible aux gens du peuple. Dans certaines églises elle fut enfermée dans une cage vitrée et verrouillée avec une cadenas.
Il fallait donc que le Seigneur intervienne. L’Eglise devait expérimenter une réformation et c’est ce qui arriva. Le Seigneur se révéla tout particulièrement à un prêtre du nom de Martin Luther. Sans connaître le salut en Jésus, il se mit à étudier la Parole. A l’occasion d’un voyage à Rome, il prit conscience de la futilité des œuvres imposées par l’Eglise et ce verset lui fut révélé « Le juste vivra par la foi ». Il expérimenta alors la nouvelle naissance.
Lorsque Rome se mit à vendre des indulgences pour racheter les péchés, Luther n’eut pas le choix et il s’éleva violemment contre cet enseignement. Puis il écrivit ses fameuses 95 thèses qu’il afficha à la porte de l’église, le 31 octobre 1517. En peu de temps toute l’Allemagne fut embrasée par la réforme de Luther et très vite le monde entier. L’Eglise connut une réformation totale pour plus tard être prête à recevoir à nouveau la pleine onction du St Esprit.
Il y avait à Sardes des croyants qui n’avaient pas souillé leurs vêtements. Le Seigneur leur promet qu’ils marcheront avec Lui en vêtements blancs parce qu’ils en sont dignes. Cette promesse est répétée deux fois aux versets 4 et 5.
A ceux qui seraient vainqueurs durant cet âge de Sardes, le Seigneur dit qu’il n’effacera point leur nom du livre de vie et qu’il confessera leur nom devant son Père et devant les anges.
PHILADELPHIE
Nous entreprenons maintenant l’étude du dernier âge de l’Eglise qui nous est présenté par les messages à Philadelphie et à Laodicée. La description faite de ces deux églises représente deux courants de croyants ayant toujours existé au sein de l’Eglise du Seigneur à travers toute son histoire terrestre, mais ici ils sont parvenus à maturité.
Philadelphie représente le bon blé, les vierges sages ou encore les chrétiens spirituels tandis que Laodicée représente l’ivraie, les vierges folles et les chrétiens charnels.
A la fin de la dispensation de l’Eglise sur la terre, nous voyons une différence frappante entre les deux groupes représentés ici par les lettres à ces deux dernières Eglises.
Philadelphie c’est la véritable du Seigneur qui sera enlevée lorsqu’il reviendra et Laodicée représente ceux qui manqueront cet enlèvement, comme il est écrit : « Vomis de la bouche du Seigneur ».
Ce que le St Esprit veut nous enseigner c’est que durant ce dernier âge, l’Eglise est désormais dans sa phase finale. En réalité elle entre dans l’époque prophétique appelée la période du « cri de minuit ». C’est particulièrement pour elle que fut donnée la parabole des dix vierges de Mt 25. A minuit précisément, on cria « voici l’époux ! » C’est l’enlèvement de la véritable Eglise. On ne dit plus « Jésus revient bientôt », mais plutôt « le voici ! ». Ce cri n’a pas encore été entendu. Cependant l’Eglise est entrée dans la période de préparation. Plus tard lorsque ce cri de minuit se fera entendre, ce ne sera pas un événement qui permettra à l’Eglise de se préparer, mais plutôt un cri qui permettra à chacun de constater sa condition spirituelle. Les vierges folles ignoraient leur condition jusqu’au moment où ce cri se fit entendre. C’est alors qu’elles réalisèrent à quel point elles avaient agi avec légèreté. Les vierges sages voulaient bien partager leur huile mais elles ne le pouvaient pas, sinon il n’y en aurait pas eu suffisamment pour elles. On ne peut donner à un autre sa propre expérience. L’huile d’olive est obtenue grâce au pressoir à olives qui, en broyant l’olive permettait la récupération de cette huile précieuse. Les vierges sages sont celles qui ont accepté d’être broyées dans le pressoir à olives, tandis que les folles l’ont évité. Que signifie être broyé dans le pressoir ? Que notre volonté et notre vie ont été cédées au Seigneur. A son exemple, nous avons vécu l’expérience de Gethsémané. Le mot lui-même signifie « pressoir à olives ». Tôt ou tard dans notre marche chrétienne, le St Esprit nous conduira vers notre Gethsémané, là où nous devrons tout abandonner entre les mains de notre Sauveur. Si nous le faisons, nous obtiendrons cette huile précieuse qui nous permettra de tenir ferme jusqu’à la fin et avoir nos lampes allumées lorsqu’il reviendra. C’est l’unique façon d’obtenir cette huile absolument vitale durant la période du cri de minuit.
Il est très significatif de constater que le mot « Laodicée » signifie « volonté du peuple ».
Nous remarquons qu’il y a un décalage entre le cri de minuit et l’enlèvement de l’épouse. Le cri fut entendu par tous les croyants, mais l’enlèvement ne s’est pas fait tout de suite. C’est pendant cet intervalle que les vierges folles tentèrent de s’approvisionner en huile. Mais hélas c’était trop tard. Pendant qu’elles cherchaient à acheter cette huile, la trompette sonna et celles qui étaient prêtes entrèrent avec le Seigneur dans la salle de noces. Les folles trouvèrent la porte fermée car le Seigneur leur dit ne pas les connaître. Elles auront toutefois la possibilité de trouver une place dans un autre rang de la 1ère résurrection. Nous le verrons dans le prochain chapitre.
Ces deux dernières Eglises représentent donc l’Eglise des derniers jours. C'est-à-dire que l’âge de Philadelphie comme celui de Laodicée, s’étendra jusqu’à l’enlèvement de l’épouse de Christ.
La ville de Philadelphie, aujourd’hui connue sous le nom de Alasehir, fut fondée par Attale II Phaladelphos de Pergame. Aujourd’hui la ville compte environ 10 000 habitants, dont la plupart appartiennent à l’Eglise grecque. Cette région était célèbre pour ses vignobles et on y adorait même le dieu du vin et de la vigne.
Dans son message, le Seigneur se présente comme étant celui qui est le St, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ferme, et personne n’ouvrira. A la lumière de ce que nous venons d’apprendre au sujet des vierges sages et des vierges folles, cette présentation du Seigneur est significative. Cela nous révèle que Lui seul décide d’ouvrir ou de fermer la porte. Il affirme également qu’il possède la clé de David. Autrefois en Israël, c’était le gouverneur du palais royal qui possédait cette clé ayant ainsi accès aux trésors du royaume. Lorsqu’une personne accédait à ce poste, il portait une clé sur son épaule, symbole de son autorité. Un bel exemple de cela nous est donné dans la parole de Dieu, alors que Schebna, gouverneur du palais, est remplacé par Eliakim, symbole du Seigneur Jésus. Es 22 : 15-25
« Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David, quand il ouvrira, nul ne fermera, quand il fermera, nul n’ouvrira ». Cela ne s’applique pas uniquement au gouverneur Eliakim, mais c’est aussi une figure prophétique concernant le Seigneur Jésus.
A l’époque, il s’agissait d’une clé réelle et dans le domaine spirituel, la clé de David que le Seigneur possède lui permet de nous donner accès jusqu’au Père et aux trésors du royaume de Dieu.
Le Seigneur déclare aussi qu’il a mis devant eux une porte ouverte. C’est la porte du ciel par laquelle la véritable Eglise fera son entrée au moment de son enlèvement.
« Après cela, je regardai et voici une porte était ouverte dans le ciel. Une voix comme le son d’une trompette me dit : monte ici » Ap 4.1
L’ascension au ciel que Jean vécut en esprit représente l’enlèvement de la véritable Eglise. Voilà pourquoi, encore une fois, le Seigneur s’exprime ainsi à l’Eglise de Philadelphie. La seule raison pour laquelle le Seigneur fait une promesse à cette Eglise, c’est qu’ils ont eu de la persévérance à garder la parole de Dieu. Nous devons interpréter cette déclaration comme si cela devenait très difficile de garder la parole de Dieu dans ces derniers jours. A cause de la multiplicité d’enseignements nouveaux et bizarres, c’est devenu un défi de garder la simplicité de la foi et de l’Evangile.
L’époque de Philadelphie représente la restauration de l’Eglise : restauration des messages du salut par grâce, baptême du St Esprit, opération des dons de l’Esprit, onction, manifestation de la présence de Dieu…Nous assistons également au rétablissement des deux derniers ministères donnés par le Seigneur à son Eglise : celui d’apôtre et celui de prophète. Au début, les 5 ministères d’Ephésiens 4.11 étaient en opération. Mais lorsque l’Eglise s’éloigna du Seigneur, ces ministères disparurent et l’on garda uniquement celui de pasteur. Au cours du rétablissement de l’Eglise, les autres ministères regagnèrent graduellement leur place. Maintenant, puisque nous assistons au rétablissement des deux derniers ministères du groupe des cinq, nous savons que nous vivons au temps de la fin.
De merveilleuses promesses sont faites à l’Eglise. Premièrement, le Seigneur affirme qu’ils seront gardés à l’heure de la tentation qui viendra sur le monde entier. Voilà une autre preuve que Philadelphie représente la véritable Eglise, des derniers temps, celle qui sera enlevée. Il y a toujours eu des tribulations et il y en aura jusqu’à la fin des temps. Cependant, ici dans ce texte, il est question de tribulations à l’échelle mondiale puisque le monde entier sera éprouvé en même temps. Jamais une telle chose ne s’est produite. Il s’agit donc des sept années de tribulations qui toucheront la terre entière. Jésus promet que sa véritable Eglise échappera à cette épreuve mondiale. Comment ? Par l’enlèvement.
Jésus recommande de retenir ce qu’ils ont afin que personne ne prenne leurs couronnes. Puis il promet à celui qui vaincra qu’il deviendra une colonne dans le temple de Dieu et n’en sortira plus. Il écrira sur lui le nom de son Dieu et le nom de la ville de son Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de Dieu et de son nom nouveau. Les habitants de Philadelphie devaient apprécier cette promesse de devenir une colonne dans le temple de Dieu. En effet, leur ville étant souvent secouée par de violents tremblements de terre.