Censurons Victor Hugo dans les lycées et collèges !

Publié le par Fils d'Abraham en Jésus mon sauveur

 

…en application des « modules ABCD de l’égalité filles-garçons en CM1-CM2 » (Peillon / Vallaud-Belkacem).

Depuis la rentrée 2013, dans le cadre de la campagne "ne parlons plus que de sexe (et laissons le reste au Medef)", les académies de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Corse, Guadeloupe, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz et Rouen – soit 600 classes allant de la maternelle au CM2 – expérimentent les "modules ABCD de l’égalité". Ce programme sera généralisé à toutes les écoles en septembre 2014. Le 13 janvier, M. Peillon et Mme Vallaud-Belkacem étaient au groupe scolaire Château-Gaillard de Villeurbanne pour une présentation de l’expérience. Celle-ci ne consiste pas seulement à inculquer aux petits enfants "une culture de l’égalité et du respect entre filles et garçons", chose évidemment nécessaire ; elle vise implicitement à édicter l’interchangeabilité des sexes, en "agissant sur les représentations des élèves".

 Le postulat implicite est que la différenciation humaine entre masculin et féminin vient de codes sociaux arbitraires, et que les premiers codes sont les jeux d’enfants : les deux ministres semblent penser que la poupée produit la féminité, et le petit camion en plastique la masculinité. Les "modules ABCD" prescrivent donc l’interchangeabilité des jeux [*], étant acquis (pour les néolibéraux PS de l’Education nationale) que les filles jouant avec des petits camions deviendront des executive women, ce qui est évidemment l’idéal.

Entrés dans cette voie, M. Peillon et Mme Vallaud-Belkacem sont condamnés à aller plus loin et appliquer de façon cohérente leur programme de fabrication de l’Individu nouveau. C’est une procédure culturelle ? Alors il faut épurer non seulement les jeux des CM1, mais le programme littéraire des lycées et collèges où subsistent actuellement des zones d’ombre. Par exemple l’étude de Victor Hugo. L’enseignement public le prenait pour un porte-flambeau du Progrès ? Relu à la lumière des circulaires Peillon / Vallaud-Belkacem, on découvre qu’il nous ramène aux dizaines de millénaires les plus sombres de l’histoire humaine. Ouvrez Les Misérables, IIe partie (Cosette), livre 3, au chapitre 8 (chez les Thénardier) où l’on voit Cosette jouer avec un petit sabre de plomb. Applique-t-elle le "module ABCD de l’égalité" ? Pas du tout, hélas !

<< …Comme les oiseaux font leur nid avec tout, les enfants font une poupée avec n’importe quoi. Pendant qu’Eponine et Azelma emmaillotaient le chat, Cosette de son côté avait emmailloté le sabre. Cela fait, elles l’avaient couché sur ses bras, et elle chantait doucement pour l’endormir. La poupée est l’un des plus impérieux besoins et, en même temps, un des plus charmants instincts de l’enfance féminine. Soigner, vêtir, parer, habiller, déshabiller, rhabiller, enseigner, un peu gronder, bercer, dorloter, endormir, se figurer que quelque chose est quelqu’un, tout l’avenir de la femme est là. Tout en rêvant et tout en jasant, tout en faisant de petits trousseaux et de petites layettes, tout en cousant de petites robes, de petits corsages et de petites brassières, l’enfant devient jeune fille, la jeune fille devient grande fille, la grande fille devient femme. Le premier enfant continue la dernière poupée. Une petite fille sans poupée est à peu près aussi malheureuse et tout à fait aussi impossible qu’une femme sans enfants. Cosette s’était donc fait une poupée avec le sabre… >>

Que dire de ce texte ? Il fait peur. Il est du côté obscur. On ne peut pas construire la démocratie avec les catholiques, disait M. Peillon ; on ne peut pas non plus la construire avec des gens persuadés qu’une femme est différente d’un homme, mensonge qui barre l’avenir depuis les origines de l’humanité. M. Peillon doit envoyer une nouvelle circulaire (cette fois aux lycées et collèges) pour censurer l’oeuvre de Victor Hugo. Il doit aussi chasser Hugo du Panthéon, futur musée de la société nouvelle ! Que M. Peillon se dépêche d’accomplir cette tâche ; et qu’il se fasse aider par Mme Vallaud-Belkacem.

Patrice De Plunkett

 

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