GUÉRIR LE SOL QUI EST SOUS NOS PIEDS
Francis Frangipane
Traduction Dominique François
23 juin 2009.
En tant qu’intervenant dans des conférences sur la prière, on me demande souvent de démasquer la «puissance spirituelle» qui s’oppose au Corps de Christ dans une région donnée. Les responsables et intercesseurs pour la ville me posent souvent la question de savoir si je connais le «nom» de la principauté qui résiste à l’Église dans la région.
«Savez-vous quel est le nom de l’esprit le plus puissant qui s’oppose à la plupart des chrétiens?» Je demande. «C’est Yahwé».
Mes auditeurs, qui soudain me regardent avec des yeux ronds comme des soucoupes, sont toujours interloqués par ma réponse. Ils sont sûrs que je n’ai pas compris leur question. Je leur explique donc en leur rappelant que, selon les Écritures, «Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles.» (Jacq. 4. 6). Ainsi donc, si dans nos cœurs nous sommes divisés à l’égard d’autres églises, si instinctivement nous dédaignons les autres chrétiens, ou si nous sommes dans la promotion de soi, nous sommes dans l’orgueil. Si nous fonctionnons de la sorte, l’Esprit qui s’oppose à nos projets n’est pas démoniaque, c’est Dieu.
Le Seigneur n’excuse pas notre orgueil simplement parce que nous chantons trois chants le dimanche matin et que nous nous considérons comme «sauvés». Il s’est opposé à l’orgueil de Lucifer dans le ciel et Il s’oppose à notre orgueil sur terre. Ce qui est le plus triste c’est que l’orgueil religieux est tellement incorporé à notre expérience chrétienne que nous ne le percevons pas comme quelque chose de mal. Pourtant c’est sans aucun doute le fléau le plus offensif qui puisse atteindre le peuple de Dieu.
Le Seigneur ne veut pas que les perdus viennent s’ajouter dans les rangs d’églises où ils doivent ingérer le poison de l’orgueil à la même table que l’expérience du salut.
CELUI QUI CHERCHE ET JUGE
Jésus a dit de Lui-même, «Je ne cherche point ma gloire…». Cependant, combien de nos actions se révèlent être exactement opposées à la nature de Christ! Notre habillement et notre voiture, notre demeure et le rôle que nous avons dans la vie sont si souvent l’expression d’une exaltation de soi. Jésus a continué, «… Il en est un qui la cherche et qui juge.» (Jn 8. 50). Écoutez attentivement Ses paroles, car chaque fois que nous cherchons à nous exalter nous-mêmes, nous entrons dans un face-à-face avec Dieu. Une dimension du cœur du Père est qu’il la cherche (la gloire) et qu’Il juge» ceux qui sont enflés d’orgueil. En vérité mes amis, considérez et observez avec une sainte crainte à quel point c’est une tradition de se promouvoir dans notre société. Bien que ce soit une très bonne chose parmi les hommes, c’est en fait «une abomination devant Dieu.» (Lc 16. 15)
L’Ancien Testament donne de nombreux exemples de la façon dont le Tout-Puissant s’oppose à l’orgueil de l’homme. Bien souvent ce n’étaient pas les ennemis d’Israël qui attentaient à la prospérité nationale, mais Dieu. Génération après génération, le Seigneur permit que les adversaires d’Israël humilient Son peuple pour les amener au désespoir, à l’humilité et finalement à la repentance. Là, dans le brisement et l’honnêteté, Dieu les confronta à leurs péchés et finalement les amena à connaître un réveil national.
Écoutez comment le Seigneur s’adressait à Israël : «Oh! si mon peuple m’écoutait, si Israël marchait dans mes voies! En un instant je confondrais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs adversaires.» (Ps. 81. 13-14).
Il en est de même pour nous. Nous avons besoin de la puissance de Dieu pour affronter nos ennemis. Car en vérité de terribles puissances de ténèbres ont envahi nos villes et notre adversaire traque nos rues pour trouver qui il peut dévorer. Notre espoir cependant n’est pas tant que nous confrontions notre ennemi, mais plutôt que nous permettions à Dieu de nous confronter. Notre victoire sur l’ennemi est directement liée à notre capitulation complète devant Dieu. S’il était vraiment notre exemple, nous aussi serions «doux et humbles de cœur» (Matt. 11.29). Et Dieu, qui fait grâce aux humbles, nous délivrerait des ennemis spirituels de notre nation.
GUÉRIS NOTRE PAYS
La terre promise du Seigneur est bien connue. Il a dit : «Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie, et cherche ma face, et s’il se détourne de ses mauvaises voies, – je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays. (2 Chron. 7. 14). Vous dites, «Mais je m’humilie et je prie.» Oui, mais notre humilité devant Dieu n’est jamais complète avant que nous n’ayons appris à nous humilier les uns devant les autres.
Le fait est qu’à cause de l’orgueil, nous devons toujours accepter ce que le Seigneur veut dire par Ses mots, «Si Mon peuple.» Nous interprétons toujours Sa phrase, «Mon peuple» comme voulant dire «notre peuple» – notre cercle d’amis limité, notre famille et les chrétiens dont la culture ou le style d’adoration est plus ou moins comme le nôtre.
Cependant, quand le Seigneur pense à Son peuple, Il voit un groupe beaucoup plus grand. Il inclut tous ceux qui sont nés de nouveau dans une ville. Tous ceux d’entre nous qui «sont appelés par Son nom», bien que nous soyons différents par nos dons et nos appels, devons trouver une unité d’esprit devant Lui. Et cela commence par une stratégie étonnante : nous devons nous humilier nous-mêmes.
Je sais que cela va à l’encontre de nos relations historiques au sein de l’Église. Satan ne nous a pas simplement divisés, il nous a rendus si orgueilleux que nous sommes séparés, et nous pensons que c’est une vertu. Mais considérons ceci : dans le Nouveau Testament le Seigneur s’est confronté et n’a résisté qu’à un seul groupe de gens : les Pharisiens. Traduit littéralement le mot «Pharisien» veut dire «Le séparé». De tous les groupes religieux du premier siècle, c’est à l’orgueil des Pharisiens, qu’aujourd’hui, l’Église ressemble le plus.
Nous prions, «Seigneur, guéris notre pays.» Mais le pays qu’Il a d’abord l’intention de guérir et celui qui existe sous les pieds des humbles. C’est le monde des intercesseurs qui trouve la puissance transformatrice de Dieu à ses côtés.
Le remède du Seigneur pour notre société est caché à l’intérieur des relations entre chrétiens. Nous sommes toujours si conscients du mal que les autres nous ont fait, sans nous rendre compte que nous infligeons aussi des blessures à notre prochain. Que pouvons-nous faire pour guérir le pays qui existe entre nous et ceux auxquels nous avons fait du mal?
En devenant ceux qui «s’humilient et qui prient» à propos du mal qu’ils ont fait, nous permettons à la guérison divine de se répandre.
Souvenez-vous aussi que si Dieu résiste aux orgueilleux, Il fait grâce aux humbles. La grâce ne nous couvre pas seulement. Elle nous purifie et nous change. La grâce de Dieu est la puissance de transformation qui fait en nous ce que nous ne pouvons pas faire pour nous-mêmes.
Quand nous prions, «Guéris notre pays», c’est le terrain qui se trouve sous les pieds des humbles que Dieu promet de toucher, de restaurer et de bénir.
PRIÈRE
Père céleste, tu as dit que la guérison de notre pays commence quand nous acceptons de nous humilier nous-mêmes. Révèle à mon cœur ceux avec lesquels je suis brouillé(e). Donne-moi le courage de pardonner et l’honnêteté de reconnaître ma part de responsabilité dans le conflit. Je désire être un ambassadeur de la réconciliation. Dirige-moi pour que j’apporte la guérison à des relations brisées, et par là même la guérison de la terre sur laquelle je vis. Au nom de Jésus. Amen.
Francis Frangipane
Ministries of Francis Frangipane
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