Blandine sauvée des flammes et guérie par Jésus

Publié le par louis trifault

Le 13 avril 1996, après une fête costumée, j’avais laissé les enfants seuls le temps d’aller chercher le cadeau promis : dix minutes suffisaient. Au retour, j’entendis des cris, pouvaient-ils venir de la maison ? J’accélérai le pas, était ce possible ? Mon cœur s’était serré d’inquiétude. L’accident pourtant si souvent prévenu avait forcé notre porte.

Je découvrais notre petite fille, Blandine en sous vêtements roussis par le feu, son déguisement de mariée s’était envolé en fumée, les flammes avaient raccourci ses cheveux. Un homme, un certain Monsieur Copain, était là : il avait étouffé les flammes qui l’avaient entourée en la roulant sur le sol et avait déjà appelé les secours. Je n’osais prendre mon enfant, j’avais peur de la blesser davantage. Elle était assise sur les marches de l’entrée et moi à ses côtés. Dans ses larmes elle disait : « maman, pourquoi nous as-tu laissés ? » Les pompiers puis le SMUR sont arrivés, ils ont pris l’enfant et lui ont donné les premiers soins sur place. Cela dura plus d’une heure. Par personne interposée, Christian, mon mari,  avait été prévenu et, mal informé, il craignait pour la vie de sa fille.

Lorsque le départ pour l’hôpital de Mantes fut amorcé, le médecin m’accorda de monter dans l’ambulance pour accompagner Blandine car, me dit-il, « vous êtes bien calme ». J’étais en réalité comme suspendue dans un nuage, j’avais du mal à garder les idées claires… Durant le trajet, je du rassembler mon courage et intervenir auprès d’un pompier qui s’était mis en tête de faire du magnétisme pour soulager Blandine : Je l’arrêtai.

A l’hôpital, nous fûmes installées dans une minuscule salle de soin en attendant le transfert pour le service des grands brûlés de Clamart. Blandine alternait entre des moments de veille et de somnolence. C’est là que, du haut de ses 6 ans elle me souffla : «Si Dieu n’avait pas été là, je serais morte ». J’essayais de cacher mes larmes… et mon cœur s’envolait vers Celui qui nous accompagnait dans ce moment tragique.

        Une semaine auparavant, au court d’un rassemblement de chrétiens, un homme de Dieu avait prié pour Christian et moi, il avait dit des choses très personnelles à notre sujet et aussi des paroles pour l’avenir « Je vois le feu dans votre maison » avait-il déclaré. Nous avions compris que ses paroles venaient de Dieu mais nous avions choisi, pour ces derniers mots le sens figuré.

Alors, dans cette salle de soin, auprès de ma fille souffrante, je réalisais que Dieu contrôlait la situation. Certainement ce Dieu qui nous aimait n’était pas l’auteur de cette souffrance mais l’avertissement que nous avions eu le samedi précédent nous montrait qu’il était là et ne nous abandonnait pas. Au contraire, nous portait.

Ce chemin douloureux fût entouré de sa protection et de son réconfort. Il y avait eu ce Monsieur Copain qui était intervenu immédiatement avec efficacité lorsqu’il avait entendu les cris dans notre cour. Malgré ma recherche, nous n’avons jamais retrouvé sa trace ! On m’avait accordé la possibilité de ne pas quitter Blandine jusqu’à son admission au centre des grands brûlés. Après seulement 10 jours d’hospitalisation, le chirurgien autorisa la sortie de l’enfant dans l’attente de son opération alors qu’habituellement ils gardent les patients le mois nécessaire à l’organisation des greffes. C’était les vacances de printemps alors je n’ai pas eu besoin de prendre beaucoup de congé au travail afin d’être au chevet de Blandine. Avec Christian, nous avons pu être présents durant toutes les heures de visite. Une multitude de messages sur le répondeur, des petits mots, de dessins d’enfants vinrent nous encourager tous les trois. L’école organisa une collecte pour acheter un cadeau, le prêtre de la paroisse est venu nourrir notre chat pendant notre absence et  nous étions entourés de prières… Je n’aurais pas imaginé que toutes ces petites attentions pouvaient être d’un si grand réconfort.

Après une semaine à la maison, Blandine repris le chemin du centre des grands brûlés, cette fois pour l’autogreffe de peau. L’opération qui devait durer deux heures se prolongea deux heures de plus : sa peau était si fine qu’ils durent « improviser » une autre solution. Elle sortit du bloc avec des dizaines et des dizaines d’agrafes sur les bras. Nous avions pu porté ses souffrances physiques tant que nous étions dans l’action. Malgré les visites quotidiennes à l’hôpital, à prêt de 60 kilomètres  de notre domicile, en voiture ou en transport en commun, nous tenions bon. Tout se déroulait aussi bien que possible : pas le temps de s’écrouler. Mais le pire était à venir.

Quand vint le moment du retour à la maison, ce fût terrible. Blandine se sentait sécurisée à l’hôpital mais à nouveau sur les lieux de l’accident, elle fût prise d’une peur incontrôlable qui ne la quitta plus pendant des mois. Lorsque le taxi nous pris à l’hôpital pour ce retour à la maison, Blandine commença à pleurer, elle ne s’arrêta que quatre heures plus tard, épuisée, emportée par un sommeil agité de sanglots. J’étais moi même effondrée par le spectacle de tant de souffrances intérieures, impossible à soulagées. Je ne l’avais pas quitté durant cette descente en enfer mais une telle impuissance m’avait anéanti. Je lançais un POURQUOI révolté vers ce Dieu que je savais présent. Un pourquoi si béant que je n’aurai pu entendre aucune réponse.

Puis nous avons dû organiser le quotidien. Le travail et l’école ont repris entrecoupés de trois à quatre visites médicales à Clamart chaque semaine jusqu’à la cicatrisation. Après, ce fût les consultations de différents spécialistes en vue de prescriptions  pour un masque et un gilet de contention : Paris, Rambouillet…etc. A la maison nous avions abandonné le projet d’installer une cheminée. Blandine ne pouvait plus s’endormir seule, il fallait rester à son chevet, laisser la lumière allumée et la porte ouverte. Les repas n’étaient pas plus simples. Nous ne pouvions plus utiliser la cuisinière à gaz sinon elle paniquait et s’enfuyait dans la rue. Certaine céréales pourraient l’étouffer pensait-elle alors elle refusait de manger. Elle avait peur de sortir s’il y avait du soleil : un cancer pourrait l’atteindre ! A l’école, tout semblait bien se passer, mais quand je la récupérais elle courrait vers moi en pleurant et lâchait toute la pression qu’elle avait retenue durant la journée. Elle se mit à dessiner des cimetières, on la voyait souvent triste… toute une ambiance de mort la dominait. Notre espérance était en Dieu mais les doutes nous menaçaient parfois. Quel pouvait être l’avenir de notre enfant ? Quelles cicatrices physiques mais surtout psychologiques risquait-elle de garder ? Quelle adolescente deviendrait-elle ? Nous supplions Dieu d’intervenir en sa faveur.

En juillet, nous avons pu partir en vacances Pour finir nous nous étions inscrit à un séminaire à Orléans. Les enfants avaient un programme incluant prière et jeux autour de la bible. Un soir de prière avec les enfants, Dieu est intervenu avec puissance. Tout ce que nous, ses parents, avions tenté avait échoué. Mais lorsque Dieu agit quel bouleversement ! Ce soir là, cette petite fille se mis à rire, rire, rire une heure durant à s’en rouler par terre. Deux adultes l’accompagnaient en priant. Durant cette soirée Blandine eu une vision. Elle voyait deux livres se présenter à elle :’un était sombre et l’autre lumineux, blanc. Il y avait aussi deux paires de ciseaux : l’une noire et l’autre d’or. La paire de ciseaux noire s’attaqua au livre blanc pour le couper en pièce, en vain ! Mais les ciseaux d’or anéantirent le livre obscure. Les ciseaux noirs furent aussi détruits. On comprend bien que ce livre obscur était le plan de Satan et le livre de lumière le plan de Dieu pour la vie de Blandine. Que les paires de ciseaux représentaient d’un côté la puissance de l’ennemi et de l’autre celle de Dieu. Ce jour là Dieu à brisé les projets de malheur sur la vie de Blandine et Il à déclaré: «je connais les projets que j’ai formés sur toi, projets de paix et non de malheur, afin de te donner un avenir et de l’espérance. » (la bible)

 

Le changement fût radical !

De retour à la maison, Blandine repoussa gentiment son papa qui s’apprêtait à la veiller comme chaque soir « éteints la lumière et ferme la porte, tout va bien maintenant ». En fermant la porte Christian se mit à pleurer… La vie, celle de Dieu, reprenait ses droits. C’était la victoire de Dieu sur les ténèbres…

Une vie normale a repris mais nos cœurs avaient été bouleversés.

Blandine a affermi son attachement à Dieu. En Lui, elle a encore été guérit de craintes. A presque 20 ans, elle est devenue une jeune fille entreprenante, au service de son prochain et elle ne se souci guère des cicatrices de ses bras de son visage ou de son dos (qui ne sont pas si visibles !)... Elle va de l’avant avec détermination.

Pour ma part, mon cœur est devenu plus compatissant, plus à l’écoute et plus patient car j’ai touché une certaine souffrance.

Et Christian ? A la suite de la guérison miraculeuse de Blandine, il a réalisé que c’est le même Saint Esprit qui habite un petit enfant et un adulte. Cela l’a motivé à poser comme priorité la croissance spirituelle des enfants. Il est aujourd’hui un moteur pour le développement d’une éducation chrétienne.

 

 

Adèle

24 décembre 2008

Publié dans Témoignages

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