Le Chrétien et le Coronavirus
Source : Tout PourSaGloire
Le déchaînement médiatique autour de l’apparition de ce nouveau virus requière probablement quelques remarques. L’inquiétude grandit, y compris parmi les chrétiens. Comment intégrer cette nouvelle réalité ? Quels points de repères bibliques permettront de naviguer dans cette crise ?
Je m’apprêtais à embarquer pour un vol transatlantique. Le personnel au sol attendait l’autorisation de faire entrer les passagers et nous formions une longue file d’attente. Je me suis mis à tousser – j’ai une sorte de toux asthmatique depuis quelques mois. Les gens se sont tournés vers moi avec des regards qui évoquaient la crainte ou la colère. J’ai expliqué que c’était de l’asthme et plusieurs se sont détendus. Certains ont même risqué un sourire. Diantre, heureusement que ce n’est pas la peste qui circule !
A propos… la peste…
Justement, je suis en train de lire quelques livres et articles au sujet de ce fléau qui a parcouru l’Europe 2 à 3 fois par centenaire à partir du 14e siècle. Je cherche à comprendre les réactions des foules et à découvrir les bons réflexes des chrétiens. En fait, ce n’est pas toujours brillant. En l’absence de compréhension médicale, le fléau avait forcément une origine « spirituelle ». L’historien John Hatcher décrit les orientations du clergé d’Angleterre :
Alors que la peste se rapprochait de plus en plus de l’Angleterre durant l’été 1348, l’Église a naturellement pris l’initiative de donner des conseils sur la manière d’apaiser la colère de Dieu. De nombreux évêques écrivirent des lettres à lire en anglais, dans des mots que tous pouvaient comprendre, dans toutes les églises paroissiales de leurs diocèses, pour demander la confession et ordonner des processions et des messes pénitentielles. Les premières de ces lettres ont été écrites par l’archevêque de York et l’évêque de Lincoln dans les derniers jours de juillet, et à la mi-août, Edward III a demandé à l’archevêque de Cantorbéry d’organiser des prières, des messes, des sermons et des processions dans toute la province de Cantorbéry « pour protéger le royaume d’Angleterre de ces fléaux et de la mortalité ». […]
Dans les discussions fréquentes concernant la signification de la peste noire et de ses manifestations ultérieures, on ne pouvait nier que Dieu infligeait la peste en réponse au péché de l’humanité, et des parallèles avec les fléaux bibliques étaient fréquemment établis. Mais les penseurs les plus perspicaces ont cherché à voir ce fléau non pas simplement comme un acte de vengeance, ou même comme un juste châtiment infligé par un Dieu en colère, mais comme un moyen miséricordieux de détourner les gens de leurs voies pécheresses afin qu’ils puissent finalement être sauvés.
John Hatcher, The Black Death: An Intimate History, Weidenfeld & Nicolson, 2010, Édition Kindle, l. 1506, 1520.
Malheureusement, les réactions n’étaient pas confinées à une introspection morale. Bien souvent, il fallait trouver des coupables et les Juifs étaient tout trouvés pour endosser une responsabilité fantaisiste et dramatique. Jean-Claude Guillebaud a étudié cet aspect terrible de notre histoire, et recense dans La Vie ces événements effroyables :
Jean Froissart (v. 1337 – v. 1404), le grand chroniqueur de l’époque médiévale, est l’un de ceux qui ont le mieux raconté les événements.
« En ce temps, écrit-il, furent généralement par tout le monde pris et brûlés les Juifs, leurs avoirs confisqués, excepté en Avignon, en terre d’Église. » À Strasbourg, en février 1349, ajoute-t-il, 2000 Juifs périssent sous les coups de la populace qui les accuse d’avoir empoisonné les sources et les fontaines.
L’historien Michel Vovelle, dans un texte destiné à l’Encyclopædia Universalis de 2004, donne des précisions :
En 1349, après la Peste noire, les Juifs d’Allemagne furent enfermés dans un quartier dont les portes étaient closes chaque soir. Il s’agissait bien de ghetto, même si le terme ne fut officialisé qu’en 1516, par une encyclique du pape Paul IV. Dans les faits, Jean 1er de Pologne avait institué, dès 1494, le premier ghetto de son royaume. Or les Juifs qui avaient émigré vers la Pologne et la Lituanie à partir du XIIIe siècle – bien avant la Peste noire – y avaient été invités par les souverains de ces pays qui comptaient sur eux pour relancer l’économie. L’Histoire, hélas, devint vite tragique. Mais la rumeur accusant les Juifs d’avoir empoisonné sources et fontaines fut relayée par une autre accusation : celle d’avoir plus facilement échappé à la peste que les chrétiens. Elle s’exprima notamment dans plusieurs villes italiennes, dont Ferrare, en Émilie-Romagne, en 1386. On chercha à établir que pareil « privilège » était forcément le résultat d’une dissimulation.
Jean-Claude Guillebaud, « La Peste noire et les Juifs », La vie, 5/3/2020.
Les foules, volatiles, sont sensibles aux drames de l’Histoire. La peur est parfois la conseillère la plus grave, la plus stupide, et la plus aveugle. Je suppose que la nouveauté du virus a suscité un intérêt qu’il ne mérite peut-être pas tant que çà. Mais en tout état de cause, la consolation et la sagesse de l’Écriture doivent nous aider à garder la tête sur l’épaule.
L’Église doit avoir une perspective claire de la manière dont la Bible aborde ces situations. Je vous suggère qu’il y a des erreurs à éviter dans nos relations, des attitudes à encourager dans l’Église, des comportements à favoriser.
Quelques erreurs à éviter dans nos relations
Expliquer Dieu
« Pourquoi Dieu permet-il ceci ? » est la première question que nous entendons lorsque nous abordons la foi devant la souffrance. Il est tentant de vouloir défendre Dieu, comme si nous connaissions les rouages de son raisonnement. Les réponses faciles ou rapides ne seront guères convaincantes. Jésus évoque ce problème en Luc 13 :
1En ce temps-là, quelques personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. 2Il leur répondit : Pensez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte ? 3Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même. 4Ou bien, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et qu’elle a tués, pensez-vous qu’ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? 5Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.
Les gens qui souffrent (catastrophe naturelle ou violence humaine) ne sont pas responsables. Pas de karma ni de culpabilité personnelle. Au mieux, ces catastrophes nous renvoient à notre mortalité, à notre fragilité, et pousseront certains à cheminer et à rechercher une réconciliation avec Dieu. La mort est une réalité ! Notre monde est brisé depuis Genèse 3 et attend avec impatience le nouvel univers (Romains 8.19).
Expliquer la souffrance
« Pourquoi la souffrance » est une variante de la question précédente. C’est tentant, là encore, de dire : « C’est le diable », ou bien : « C’est que tu as un problème avec Dieu ». Ou encore de pointer du doigt la pseudo défaillance dans la marche d’une personne. Lorsque Dieu se présente à Job, après les terribles souffrances qu’on lui connaît, le Seigneur ne lui explique rien de ce qui précède – le « deal » avec le diable, l’autorisation terrible des souffrances qui l’étreignent. Dans Le manuel du prédicateur, Philippe Viguier et moi soulignons :
Pendant deux chapitres, Dieu assène Job de questions auxquelles il est impossible de répondre (chapitres 38 et 39). « Je ne sais pas » est la seule réponse possible… Job commence à comprendre que ‘Dieu est incompréhensible…’ […] L’incompréhensibilité de Dieu (un thème théologique majeur : la nature et les décrets de Dieu échappent à toute compréhension exhaustive) est au centre de ces deux chapitres. Mais ce n’est pas tout. Quand Job commence à comprendre – « Je mets ma main sur ma bouche » 40.4 – Dieu enchaîne avec une autre série de questions qui révèlent que Dieu gère le mal, dont les animaux violents de l’époque sont l’emblème, à sa manière. Job entend le message et sa réplique est célèbre : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant, mon œil t’a vu » (42.5). […] ‘Dieu est incompréhensible, mais connaissable’ […] ‘on ne peut comprendre Dieu, mais on peut le connaître’.
Florent Varak, Philippe Viguier, Le manuel du prédicateur, Editions CLE, 2017, p. 180-181.
Devenir ‘prophète’
J’ai lu quelques posts sur les réseaux sociaux de « prophètes auto-proclamés ». Ils « savent » ce que Dieu fait et fera. Ils invitent à faire des courses supplémentaires (ce qui entretient la panique). Ils annoncent d’autres cataclysmes, dont l’évolution du virus. Certains ont « vu » que c’était un acte militaire… chinois… américains – ou israélien, bien sûr ! Les théories du complot se multiplient, des entreprises pharmaceutiques aux laboratoires militaires…
Je relisais ces dernières semaines les souffrances de Jérémie. Il était le seul prophète de Dieu, entouré par des centaines de faux prophètes. Dieu parle par l’Écriture, qui qualifie à toute œuvre bonne (2 Timothée 3.16-17 ; 2 Pierre 1.20-21). La foi a été transmise aux saints « une fois pour toutes » (Jude 1.3). Méfiez-vous des profiteurs de malheurs qui mettent en avant une illumination personnelle.
Profiter de la souffrance
Les prêtres du temps de la peste utilisaient la souffrance et la peur pour insuffler un élan de repentance. Certes, les plaies de l’Apocalypse nous montrent combien cela peut être une motivation puissante pour réfléchir à sa manière de vivre. Néanmoins, n’étant pas encore dans les affres de la tribulation, il me semble qu’une récupération du Coronavirus à cette fin est au mieux maladroite, et au pire totalement contreproductive.
La souffrance du monde a conduit à l’incarnation du Christ, qui prend notre souffrance avec lui à la croix (Esaïe 53.3-6). Dieu a rejoint notre souffrance, proposant une rédemption pleine de bienveillance. Mieux vaut aimer le malade et se rapprocher de lui pour aborder l’Évangile avec sensibilité et respect.
Donner des remèdes
Les médecins… ne sont pas médecins pour rien ! Je suis frappé des conseils nombreux que l’on reçoit quand on attrape quelque chose. Chacun y va de son histoire personnelle, ou de celle de son voisin, pour annoncer péremptoirement la solution au problème ! Certes, les « bons » conseils sont à prendre, lorsqu’ils sont bons. En l’absence, mieux vaut s’en référer à des personnes dont c’est le métier et l’expérience.
Une variante « spiritualisante » de ce conseil consiste à tenir des promesses totalement infondées : « Dieu protège les siens » ou pire, « Dieu guérit ceux qui croient ». Ce n’était pas le cas d’Étienne, ni de Jacques, ni de Timothée, ni de Paul dans la Bible. On est au bord d’une superstition, qui ignore ce que rappelle le Seigneur, à savoir, que Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (Matthieu 5.45)
Quelques attitudes à encourager dans l’Église
La confiance absolue
La peur du Coronavirus n’engendrera rien de plus que la paralysie ou de mauvais réflexes. Jésus nous le rappelle : « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter un instant à la durée de sa vie ? » (Matthieu 6.27). Et il ajoute : « Même vos cheveux sont tous comptés. N’ayez donc pas peur : vous valez plus que beaucoup de moineaux » (Luc 12.7).
Dieu règne à la perfection sur nos vies. Pas toujours comme nous le voudrions. Mais il règne. L’apôtre Paul nous encourage à remplacer l’anxiété (stérile) par la prière (utile sur soi et sur les événements) :
6 Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. 7 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. 8 Enfin, frères et sœurs, portez vos pensées sur tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est digne d’être aimé, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est synonyme de qualité morale et ce qui est digne de louange. 9 Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi et ce que vous avez vu en moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous (Philippiens 4.6–9)
L’amour de l’étranger – ou de la personne différente
L’histoire nous rappelle que les hommes cherchent souvent des boucs émissaires. Hier, c’était les Juifs. Aujourd’hui, j’apprends que des personnes d’apparence asiatique sont stigmatisées à cause de l’origine géographique du virus. Ils entendent des gens leur hurler : « Rentrez chez vous ». Les restaurants chinois subissent les lourdes pertes d’une fréquentation en berne. C’est tellement triste. Beaucoup d’entre eux n’ont rien de touristes. Ce sont des compatriotes, et en tant que fils d’Adam, ce sont nos frères d’humanité. Quelle belle occasion, pour les chrétiens, de se mobiliser pour continuer de manifester l’amour de tous. Ça vous dit un restau chinois ?! – uniquement si les rassemblements sont encore autorisés !
L’amour du malade
L’amour désintéressé a été la plus belle signature des chrétiens confrontés aux dangers des épidémies des temps passés. Après tout, nous savons où nous allons, nous. Pour un disciple de Christ, le pire ne sera jamais le pire. L’apôtre Jean nous rappelle : « Il n’y a pas de peur dans l’amour; au contraire, l’amour parfait chasse la peur, car la peur implique une punition. Celui qui éprouve de la peur n’est pas parfait dans l’amour » (1 Jean 4.18). Aimer un malade, notamment si c’est là notre mission de soignant, est un immense privilège, une magnifique forme d’amour du prochain. Et le plus parfait témoignage de l’Évangile.
La prière pour les personnels de santé
Le personnel de santé va être durement sollicité. Ce serait formidable qu’il y ait un élan de prière et d’affection à l’égard de ces gens, de nos Églises ou de notre entourage, qui portent cette charge. Un médecin de notre Église m’a dit que des hôpitaux avaient été volés de leurs masques – si c’est à ce point, qu’en sera-t-il d’une épidémie plus meurtrière ?! C’est l’occasion de soutenir ceux qui auront à rassurer constamment, et qui devront accroître leur charge de travail ces prochains mois.
La prière pour la sagesse des responsables
Le choix de la réponse à donner face à de telles situations n’est pas évident. Un homme ou une femme politique peut être tiraillé entre une réponse émotionnellement alignée avec les attentes d’une population inquiète, et une réponse rationnelle, proportionnelle à la dangerosité réelle de la situation. La prière pour les responsables politiques , fait partie de la responsabilité de l’Église.
Les anciens des Églises devront également aménager quelques modes de fonctionnement. Faire face à la peur, parfois à la détresse de la maladie. Priez pour que leur joie demeure, et qu’ils aient la sagesse de prendre les décisions qui s’imposeront.
Quelques comportements à favoriser
La prière pour les malades
Jacques nous instruit que les chrétiens peuvent faire appel aux anciens pour qu’ils prient pour eux :
13Quelqu’un parmi vous est-il dans la souffrance ? Qu’il prie. Quelqu’un est-il dans la joie ? Qu’il chante des cantiques. 14Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église, et que ceux-ci prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; 15la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.
16Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière agissante du juste a une grande efficacité.
Il faut noter
- L’importance de la prière : c’est le verbe principal de cette exhortation. L’onction d’huile est symbolique[3].
- L’importance de la patience (l’exemple de Job est donné au verset 11)
- L’importance de l’intégrité des participants : les malades comme les anciens peuvent être appelés à confesser leurs péchés.
- L’importance de l’obéissance : les anciens n’ont pas le choix que de répondre à l’invitation.
Lorsque nous sommes malades, Dieu peut nous aider! Il n’a pas promis de nous guérir, mais il a promis d’être attentif et de nous répondre soit en nous donnant, soit la grâce de la patience, soit la grâce de la guérison.
Ceci dit, les anciens en situation de fragilité (par leur âge ou leur responsabilité familiale) doivent aussi considérer si leur présence est nécessaire. Il ne me semble pas impératif que tous les anciens soient tous présents.
Le report du saint baiser 🙂
La fraternité affective du « saint baiser » (Rm 16.16, 1 Co 16.20, 2 Co 13.12, 1 Th 5.26) est une marque heureuse des assemblées chrétiennes[4] ! En même temps, surseoir à cette pratique pour quelques semaines ou quelques mois, est une réaction de bon sens. Dans la hiérarchie de l’éthique des commandements, l’amour du prochain est tout du même en haut de la pyramide. Prendre soin de son frère en le protégeant d’une contamination éventuelle, est éminemment charitable. Cela ne me semble pas correspondre au rejet de l’Écriture, tant que c’est temporaire.
La préparation de la cène
J’ai abordé dans un podcast la question de la coupe communautaire ou du gobelet individuel. Un aspect corolaire à cette discussion est lié à l’hygiène des deux options. Beaucoup d’églises ont décidé d’utiliser des coupes individuelles. Encore faut-il que les préparateurs emploient des gants ou comprennent l’importance de mains… propres… avant de séparer les coupes ou rompre le pain.
Excès de zèle ? Peut-être. Choisir d’être prudent quelques temps n’est pas un manque de confiance. Après tout, si même MacDonald se sert de gants pour préparer des hamburgers, on peut faire aussi bien pour le pain et le vin !
L’anticipation technique
Je crains que les rassemblements soient interdits dans de nombreux départements. Il est sage d’anticiper et de préparer l’Église à une période où l’on devra vivre des cultes ensemble différemment : rassemblement de 2 ou 3 familles ? Diffusion d’un temps de louange et d’enseignement via le net ? Certes, ces alternatives ne sauraient s’inscrire dans la durée. Mais s’il est nécessaire de rompre les rassemblements quelques semaines, cela permettra au moins de maintenir une connexion, même virtuelle, quelques temps.