Contre quoi Jésus veut-il nous mettre en garde dans la parabole du levain ?
Il (Jésus) leur dit cette autre parabole : le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte soit levée. Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je publierai des choses cachées depuis la création du monde. Matthieu 13 : 33 à 35
Cette parabole est encore annoncée par Jésus aux disciples. Pour la foule que Jésus renvoie, ce sera la dernière. Ensuite Jésus explique cette parabole à ses disciples qui le lui demande.
A première lecture, mettre du levain dans la farine nous semble tout à fait normal et même indispensable pour que la pâte lève.
Demandons que les yeux de notre cœur soient ouverts. Saisissons-nous également de cette promesse de Jésus faite aux disciples : parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu. Cette promesse est également pour nous aujourd’hui.
Afin de comprendre la signification du levain dans la bouche de Jésus, cherchons et écoutons ce que nous dit la Parole de Dieu dans l'Ancien et le Nouveau Testament.
Dans l’Ancien Testament :
Cette même nuit, on en mangera la chair (de l'agneau) rôtie au feu, on la mangera avec des pains sans levain. Exode 12.8
Le quinzième jour du mois (Nisan), ce sera la fête des pains sans levain en l'honneur de l'Eternel. Vous mangerez pendant sept jours des pains sans levain. Lévitique 23.6
Pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, il n'y aura plus de levain dans vos maisons, car toute personne qui mangera du pain levé, du premier au septième jour, sera retranchée d'Israël. Exode 12.15
La loi donnée à Moïse interdit donc l'emploi du levain pour préparer le pain lors de la fête des pains sans levain et de la fête de la Pâque. Le levain symbolise le mal, le péché et l'Egypte (nous le verrons plus loin). Un peu de levain suffit pour corrompre une personne, une famille, un pays.
En grec "levain" = dzoo'may, signifie : corruption morale et mentale enracinée dans sa tendance à infecter les autres quand, par une influence pernicieuse, "un peu de levain fait lever toute la pâte".
Pour les Juifs, la Pâque rappelle la nuit de la sortie d'Egypte, après quatre cent trente années d'esclavage, pour ceux qui ont cru et obéi à l'ordre de Dieu : Vous prendrez un agneau sans défaut, mâle, âgé d'un an. On prendra de son sang et l’on en mettra sur les linteaux de la porte et les deux poteaux. On en mangera la chair, rôtie au feu. On la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. Exode 12 :5 : 7 et 8
L'agneau annonce la venue de Jésus, l'Agneau de Dieu et son sang annoncent qu'il va nous sauver de la mort éternelle. La Pâque, pour le peuple Hébreu, rappelle la liberté offerte par Dieu à son peuple. Cette Pâque, pour nous, annonce une ombre des choses à venir : le jour de la Pâque, jour qui célèbre la mort, la résurrection de Jésus, la victoire sur le péché et la mort. C'est pourquoi la Pâque se célébrait avec du pain sans levain : sans le levain qui symbolise le mal. Le péché ne subsiste pas dans la présence de Jésus-Christ sortant vainqueur du tombeau.
Dans le Nouveau Testament
Ecoutons maintenant ce que Jésus nous dit dans le Nouveau Testament, concernant le levain : Jésus leur dit "Gardez-vous avec soin du levain des Pharisiens et des Sadducéens. Matthieu 16.6
Jésus fit cette recommandation "Gardez-vous avec soin du levain des Pharisiens et du levain d'Hérode. Marc 8.15
Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte ? Faites disparaître le vieux levain afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ notre Pâque a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de la pureté et de la vérité.
1 Corinthiens 5 : 6b : 7 et 8
Le levain des Pharisiens représente une religion formaliste qui se pratiquait avec beaucoup de rites, d'interdits ; ainsi il était interdit de guérir un malade le jour du sabbat car c'était considéré comme un travail.
Jésus dénonce également l'hypocrisie chez les Pharisiens, exemple : Si le fils d'un Pharisien tombait dans un puits, un jour de sabbat, il n'attendrait pas le lendemain pour l'en retirer. Pourtant cela représente une masse d'effort plus importante que de guérir un malade.
Le levain des Sadducéens représente le scepticisme à l'égard du surnaturel : ils ne croyaient ni à la résurrection, ni au monde angélique, ni à la Parole de Dieu : Le même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui posèrent cette question : Matthieu 22:23
Le levain des Hérodiens représente le mélange entre la politique et la religion. Ils constituaient un parti politique qui soutenait Hérode : Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda : De qui porte-t-il l’effigie et l’inscription ? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Matthieu 22 : 17 à 21
Ces trois groupes manifestaient beaucoup d'hostilité envers Jésus. Maintes fois ils ont essayé de le faire périr ou de le prendre en défaut par leurs questions. Avant tout, en nous mettant en garde contre l'œuvre du levain, Jésus nous demande de discerner, de renoncer, de rejeter toutes doctrines qui viennent altérer, dénaturer la Parole. Tout ce qui détruit la vie dans la Parole et la vérité qu'elle contient, ainsi que la puissance qu'elle manifeste et s'en dégage. Ces doctrines annulent la Parole de Dieu. C'est pour cela qu'il ne faut rien y ajouter, ni retrancher : et si quelqu’un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre. Apocalypse 22-19
Les trois mesures de farine
Les trois mesures de farine de la parabole du levain, relatent ou mettent en évidence, la pureté et la vérité de la Parole de Dieu. Le levain symbolise la malice, la méchanceté et les enseignements malfaisants.
La fête des pains sans levain (ou sans doctrine), prend son origine naturelle en cette nuit où les Hébreux quittèrent précipitamment l'Egypte. Leur pâte n'avait pas eu le temps de lever.
Cela signifie spirituellement qu'ils ne devaient rien emporter des doctrines des dieux d'Egypte. Ce devait être une rupture totale, radicale : abandonner tous les levains égyptiens: Ils firent des gâteaux cuits sans levain avec la pâte qu'ils avaient emportée d'Egypte et qui n'était pas levée. Car ils avaient été chassés d'Egypte sans pouvoir s'attarder et sans prendre de provisions pour eux. Exode 12.39
Les Hébreux ne le savaient pas, à cause du voile sur la Parole dans l'Ancien Testament et qui ne disparaît qu'en Jésus : Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour, le même voile demeure quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. 2 Corinthiens 3.14
Jésus est le véritable pain sans levain, c'est-à-dire sans malice, sans méchanceté, sans hypocrisie, sans faux enseignements, sans compromis. Donc le véritable pain sans levain mangé et célébré par les Hébreux, sans qu'ils le sachent, c'est Jésus. Ils mangeaient le véritable pain descendu du ciel, Jean 6.51. Comme la farine ou la pâte sans levain, Jésus seul, nous enseigne la Parole avec pureté et vérité : deux attributs qui n'appartiennent qu'à Jésus.
Manger des pains avec levain, c'est recevoir une nourriture corrompue, des doctrines de démons. Alors que manger des pains sans levain signifie se nourrir de la fine fleur de la farine ou de la Parole. Donc, le véritable sens de la fête des pains sans levain, c'est la fête de la Parole dans toute sa vérité et sa pureté. C'est aussi célébrer Jésus qui nous nourrit en nous donnant sa Parole qui nous fortifie, nous édifie, nous sanctifie et nous rend semblables à la Parole vivante : Jésus.
La fête des pains sans levain parle de Jésus-Christ en qui ne réside aucun mal, aucune fraude.
Les deux pains agités :
Les deux pains agités (un pour Israël, l'autre pour les païens), présentés devant Dieu, le jour de la Pentecôte. Le levain nous montre que notre sanctification n'est pas terminée. Dieu accepte notre offrande malgré nos imperfections. Il regarde au cœur.
Je vous exhorte donc frères, par les compassions de Dieu à offrir vos corps, comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable Romains 12.1
Cette offrande est agréable à Dieu à cause de ses compassions, à cause de Christ en nous.
Pour terminer la parabole du levain, disons que la femme qui introduit ce levain est une fausse prophétesse qui enseigne et séduit. Nous allons la retrouver agissante dans Apocalypse 3.20, ou dans la lettre adressée à l'Eglise de Thyatire.
Remarque : le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte soit levée. Cette phrase peut sembler incorrecte, difficile à comprendre et l’action de la femme définitive, voire sans remède (version Louis Segond)
D’autres versions semblent plus correctes, en voici 2 :
- Version BFC : Le royaume des cieux ressemble au levain qu’une femme prend et mêle à une grande quantité de farine, si bien que toute la pâte lève.
- Version Parole vivante : Le royaume des cieux peut-être comparé à du levain qu’une femme prend pour le mélanger à une vingtaine de kilos de farine, finalement toute la pâte en est pénétrée et se met à lever.
Ces versions relatent, de la part de la femme, une action en cours de réalisation et qui continue jusqu’à ce que toute la pâte soit levée ; c'est-à-dire qui durera jusqu’à la fin du monde si nous la laissons agir. Mais Jésus nous demande de nous opposer à son action.
C’est ce que nous allons voir au cours de l’étude de la lettre adressée à l’Eglise de Thyatire.
Lettre à l’Eglise de Thyatire
Jésus se présente
Jésus se présente comme celui qui a les yeux comme une flamme de feu et dont les pieds sont comme de l'airain ardent. Les yeux évoquent son regard perçant, auquel rien n'échappe et les pieds d'airain, la menace du jugement.
Ecris à l’ange de l’Eglise de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l’airain ardent : Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à la débauche et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles. Je lui ai donné du temps afin qu’elle se repente, et elle ne veut pas se repentir de sa débauche. Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de leurs œuvres. Je frapperai de mort ses enfants ; et toutes les Eglises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je rendrai à chacun de vous selon ses œuvres.
Apocalypse 2 : 18 à 23
Regardons le contenu du message
"Je connais tes œuvres, dit Jésus, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à la débauche et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles", c'est-à-dire à des dieux morts ou des dieux de mort.
Le verset 21, nous apprend que l'enseignement donné par cette prophétesse Jézabel, consiste en une doctrine qui connaît les profondeurs de Satan. Jésus nous révèle qu'Il lui a laissé du temps pour qu'elle se repente, mais elle ne l'a pas voulu. Ceux qui commettent adultère avec elle, vont connaître une grande tribulation, à moins qu'ils ne se repentent. Recevoir ses enseignements, Jésus appelle cela commettre l'adultère avec elle. A ceux qui n'ont pas connu (accepté) cette doctrine, Jésus leur dit : "Retenez ce que vous avez jusqu'à ce que Je vienne".
L'histoire de Thyatire
Avant d'examiner qui est Jézabel et ce qu'elle représente, consultons l'histoire de Thyatire. Dans le livre des Actes nous lisons : L’une d’elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, pour qu’elle fût attentive à ce que disait Paul. Lorsqu’elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande : Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.
Actes 16 : 14 :15
L’apôtre Paul nous dit que cette femme de distinction nommée Lydie, chrétienne lui a offert l'hospitalité dans sa maison. Elle était marchande de pourpre. C'était une des principales activités et richesses de la ville. On y trouvait également bon nombre de corporations de potiers, de tanneurs, de tisserands, de teinturiers et de tailleurs.
La principale religion des gens de Thyatire était le culte rendu à Apollon, fils du dieu-soleil Zeus et le culte de l'empereur romain. A cette époque, ce rituel était dirigé par une femme prophétesse, assise sur une chaise qui délivrait ses messages, en transe.
En réalité, personne ne pouvait appartenir à ces corporations de métier, sans vouer un culte à ces idoles. Imaginons toute la pression mise sur les chrétiens de l'époque qui, même s'ils étaient croyants, devaient aussi gagner leur vie en travaillant dans ces métiers.
Dans son message à cette Eglise, Jésus se présente comme le Fils de Dieu.
Pourquoi cette présentation à l'Eglise de Thyatire ?
Le culte rendu à Apollon l'était en qualité de fils de dieu (du dieu-soleil Zeus). Le Pape romain de l'époque se présentait comme le seul représentant de Jésus-Christ sur terre, et le seul médiateur entre Dieu et les hommes : la qualité de Fils de Dieu qui appartient à Jésus lui est usurpée.
Les dix commandements de Dieu sont changés par les dix commandements de l'Eglise romaine. Son enseignement est fondé sur : la tradition, les écrits des pères de l'Eglise (les écrits des fondateurs dans les monastères ou abbayes), la Bible.
Ainsi, la Parole de Dieu est reléguée au troisième rang.