Jonathan fit alliance avec David, parce qu’il l’aimait comme son âme
Jonathan conclut une alliance avec l'ennemi de son père ; celui que son père veut éliminer, tuer à tout prix pour essayer d'échapper au tourment, au rejet, à la jalousie, à un esprit de dépression.
Resituons ce passage de la Bible, concernant Jonathan et David, dans l'histoire d'Israël.
Israël, au temps de Samuel, rejette l'Eternel. Il ne désire plus être gouverné par Dieu. Israël veut un roi comme toutes les autres nations environnantes. Au passage, disons que nous ressemblons à Israël, quand nous alignons nos vies sur le monde, par lâcheté ou par peur de l’homme, par crainte des qu’en dira-t-on de notre environnement, et non plus sur la Parole de Dieu.
Comme premier roi, l'Eternel appelle un homme de la tribu de Benjamin (le fils de ma droite, fils de félicité) nommé Saül, qui signifie désiré, demandé à Dieu.
Par sa désobéissance et la crainte des hommes, Saül usurpe une fonction, une onction pour laquelle Dieu ne l'a pas appelé : celle de sacrificateur. Cette usurpation l'entraîne à agir dans une œuvre que l'Eternel ne lui a pas demandée. La peur le fait intervenir en dehors du temps de Dieu. À cause de cette désobéissance et de la peur de l'homme, Saül perd la royauté, son onction royale le quitte.
L'Eternel décide d’oindre un autre jeune homme, qu’il choisit dans une autre famille, appartenant à la tribu de Juda : Juda signifie louange.
Ce jeune homme se nomme David (bien-aimé). Normalement, le successeur de Saül, selon l'ordre humain devait être son fils Jonathan (l'Eternel a donné).
Jonathan, en qualité de fils du roi, porte le titre de prince. Il est revêtu d'un manteau royal. Il porte des vêtements royaux. Il aurait pu, comme son père, désirer exterminer David, c'est-à-dire celui qui va prendre sa place de roi.
Jonathan ne craint pas de s'élever, de prendre position, au risque de sa vie, contre la haine meurtrière de son père envers le futur roi, contre la plus haute autorité du pays. Il ne connaît pas la crainte de l'homme.
Jonathan reconnaît et respecte, dans la personne de David, l'élu de Dieu, le oint de Dieu.
Comme Jésus, Jonathan se dépouille de ses attributs royaux : son manteau et ses vêtements, pour en revêtir David. De même il lui remet son épée, son arc et sa ceinture. Dépouiller signifie : déshériter, évincer, spolier, déshabiller, renoncer, quitter.
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus–Christ : existant en forme de Dieu, il n’a point regardé son égalité avec Dieu comme une proie à arracher, mais il s’est dépouillé lui–même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes.
Philippiens : 2:5 à 7
Jonathan voit dans la personne de David, son futur roi, celui à qui il doit du respect, celui qu'il doit honorer. Jonathan accepte, choisit de se rendre vulnérable. Il abat tout mur dans sa vie, tous les murs de son cœur, tout mur dû à son rang social. N’oublions pas qu’Il a en face de lui, sur le plan humain, un simple berger.
La Bible nous montre là une attitude importante pour vivre la communion fraternelle. Dans le corps de Christ, chacun doit choisir d'abandonner toute supériorité ou infériorité, établie selon l'échelle sociale des hommes. Le frère, la sœur, avec qui Dieu nous met en relation, représente un citoyen du ciel, comme moi, un fils ou une fille de Dieu comme moi.
Jonathan, en donnant son manteau royal à David, le couvre. Si nous voulons vivre la communion fraternelle, nous serons aussi appelés à couvrir le frère ou la sœur, par exemple dans ses faiblesses, dans les conséquences de ses péchés. Cela ne veut pas dire être en accord avec ses péchés ni en être complice. Ce serait contraire aux principes du royaume de Dieu et certains chrétiens ne manqueront pas de nous accuser de manquer d'amour.
Nous avons à couvrir la faute, c'est-à-dire ne pas la répandre. Couvrir signifie oublier la faute de la personne repentante, comme Dieu nous pardonne et lui pardonne. À celui qui accorde la grâce, Dieu lui accordera sa grâce.
Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’est égaré loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés. Jacques 5:19 et 20
Couvrir, nous fait penser à l'œuvre du sang, c’est revêtir, protéger, racheter, envelopper, garder pour soi la connaissance d'une chose qui touche un frère ou une sœur.
L'amour se réjouit de la vérité. Réjouissons-nous quand un frère ou une sœur quitte ses ténèbres ou ce qui se fait dans les ténèbres, pour revenir à la vérité, à la lumière. Revenir à la vérité consiste à retrouver Jésus dont on s’était éloigné, écarté. Pour vivre l'amour fraternel, dans certaines circonstances nous avons besoin de reprendre la personne, bien sûr en ayant prié préalablement : seul, à plusieurs ou avec l'église et si elle ne veut pas abandonner son péché ou ses choix de vie, contraires à la parole, la Bible nous demande de nous en éloigner :
Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise ; et s’il refuse aussi d’écouter l’Eglise, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain.
Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Matthieu 18 : 15 à 18
Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi–même, de peur que tu ne sois aussi tenté.
Galates 6 : 1
Bien entendu, cette règle ne s'applique pas qu'envers les autres. Il se peut que nous aussi soyons dans une situation où nous avons besoin d'être repris. Acceptons-le, et disons merci à Dieu. Car certainement, celui qui nous interpelle, est l’instrument que Dieu a choisi pour le faire.
Jonathan remet son épée, son arc à David. Son épée représente son moyen de défense. Il y renonce car il a une pleine confiance en David. Il choisit de se rendre vulnérable. L'épée symbolise la langue, l'arc avec les flèches que nous lançons.
Les flèches symbolisent les paroles qui sortent de nos bouches. Certaines sont des flèches acérées, aiguisées, capables de provoquer la mort ou la vie. Les flèches visent toujours une cible : le cœur d'une personne, dans le cas présent celui du frère ou de la sœur.
En remettant son épée et son arc, Jonathan nous montre qu'il renonce à sa propre justice et qu'il décide de ne dire aucune parole de rancune, de jalousie, d'amertume contre David. Certains accusent ou tuent avec la langue. Jonathan, par ce geste, nous montre que ces personnes ne sont pas ses alliés, il ne vit pas dans leur camp. Il s'en démarque, s'en sépare. Il prend position par rapport à son environnement haineux, revanchard, meurtrier, et notamment celui de son père.
Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David. Mais Jonathan, fils de Saül, qui avait une grande affection pour David, l’en informa et lui dit : Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Sois donc sur tes gardes demain matin, reste dans un lieu retiré, et cache-toi.
Je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans le champ où tu seras ; je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu’il dira, et je te le rapporterai.
1 Samuel 19 : 1 à 3
C'est un exemple à méditer, pour chercher à vivre la communion fraternelle
Jonathan conclut une alliance avec David. L’alliance conclue entre deux personnes nous montre qu’elles choisissent de se porter secours mutuellement, jusqu’à la mort. Jonathan mourra dans un combat contre les Philistins, à cause de la désobéissance de son père qui est allé consulter une sorcière pour savoir s’il devait combattre les Philistins. En même temps son père s’est engagé dans un mariage sorcier avec la sorcière d’En Dor, comme la nomme la Bible.
Un jour, David devenu roi se souvient de l’alliance scellée avec Jonathan. Il s’inquiète de savoir s’il reste des enfants de Jonathan afin de leur porter secours :
- roi dit : N’y a–t–il plus personne de la maison de Saül, pour que j’use envers lui de la bonté de Dieu ? Et Tsiba répondit au roi : Il y a encore un fils de Jonathan, perclus des pieds. Le roi David l’envoya chercher dans la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar. 2 Samuel 9 : 1 à 3 et 5
Jonathan lui remit également sa ceinture : la ceinture représente la force des reins ; elle est ce qui tient les vêtements en ordre. Elle permet le port de l’épée. Dans la Bible, la ceinture nous parle de la vérité.
Frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez–vous, par l’amour, serviteurs les uns des autres.
Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle–ci : Tu aimeras ton prochain comme toi–même.
- si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres. Galates 5: 13 à 15
Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien–aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience.
Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.
Mais par–dessus toutes ces choses revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants. Colossiens 3:12 à 14
Dans le verset 13, l'expression "supportez-vous" est souvent mal interprétée : certains pensent tout de suite, et en soupirant, au mauvais caractère, aux caprices des uns et des autres qu’ils auront à subir. A la place débordante que peuvent prendre certains dans une assemblée.
"Supportez-vous" signifie également : soyons supporters les uns des autres, encourageons-nous mutuellement. Comme les supporters d’une équipe de foot, qui encouragent, motivent, soutiennent par leurs cris, exultent quand un but est marqué contre l’équipe adverse. N’oublions pas que ces supporters payent leur place pour tenir ce rôle.
Sans communion fraternelle, il n'y a pas d'assemblée, nous sommes tout simplement une foule, un attroupement ou un groupe de personnes qui se retrouvent dans un même lieu, à la même heure. Ces chrétiens se tiennent dans l'isolement et viennent pour eux-mêmes. A ceux qui vaincront, Jésus promet d’en faire des colonnes, dans le temple de son Père, non pas isolément, dans la nature, mais dans son corps.
Il est certain que la communion fraternelle ne nous protège pas des frottements avec les uns ou les autres. La plupart du temps, ces frottements révèlent des blessures non guéries dans nos vies que Dieu désire guérir. Toutefois retenons bien ceci, la communion fraternelle nous aide à mourir à nous-même.
Si je ne suis pas connecté au corps, je suis en dehors de la course et je reste un orphelin. Dieu désire des fils et des filles dans son royaume.