LA PARABOLE DES DEUX FILS
LA PARABOLE DES DEUX FILS Yves I-Bing Cheng, M.D., M.A. www.entretienschretiens.com
Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter… Les plupart des chrétiens sont familiers avec ce conseil que nous lisons en Jacques 1.22. 'Il ne suffit pas d'écouter la parole; il faut encore la pratiquer.' Cette phrase reflète bien la parabole que nous allons étudier aujourd'hui. Dans la parabole des deux fils, le Seigneur Jésus enseigne que les actes valent plus que les paroles. Ainsi le fils qui dit 'non' à son père, puis change d'idée et va travailler dans sa vigne est dans une bien meilleure position que l'autre qui, après avoir dit 'oui', ignore l'ordre du père. Lisons cette histoire. Matthieu 21.28-33.
Matthieu 21.28. Que vous en semble ? Un homme avait deux fils ; et, s’adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd’hui dans ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S’adressant à l’autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : Je veux bien, seigneur. Et il n’alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus leur dit : Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.
Cette histoire est simple et claire. Elle traite d'un homme qui possédait un vignoble. Il avait deux fils à qui il demande successivement d'aller à son vignoble pour travailler. Sa requête 'va travailler aujourd'hui' était un ordre. Il ne leur laissait pas le choix de faire autre chose.
Je ne veux pas
Le premier fils répondit, Je ne veux pas. La réponse est directe, presque brutale. Il ne donna aucune excuse pour expliquer sa décision. Dans la culture de cette société, le refus de se soumettre à l'autorité paternelle équivalait à une rébellion. Mais plus tard, il changea d'idée. Il se 'repentit et alla travailler' dans la vigne de son père.
Il y a deux mots grecs que nous traduisons en français par le mot 'repentir.' Nous avons d'abord le terme metanoeo. Metanoeo désigne l'état d'une personne dont le cœur a radicalement changé. Elle éprouve maintenant une aversion pour les péchés de son passé et désire rompre avec ceux-ci. Cette repentance est celle qui est associée au salut. C'est le mot que Jésus utilisa en Matthieu 4.17 dans son premier sermon. Repentez-vous (metanoeo), car le royaume des cieux est proche.
La repentance exprimée par le fils dans notre parabole n'est pas la même. Il s'agit du mot metamelomai qui veut dire 'regret' ou 'douleur.' Ici l'accent est mis sur le sentiment de peine d'avoir commis une faute. Le fils regrettait de s'être comporté d'une manière aussi effrontée avec son père.
Il y a une différence de taille entre ce mot, metamelomai, et l'autre mot pour repentance, metanoeo. Certes les deux décrivent un sentiment douloureux suite à une prise de conscience d'avoir mal agi. Mais dans le cas de metamelomai, le terme employé dans la parabole, ce genre de repentance n'engendre pas nécessairement la bonne conduite. Prenons le cas de Judas. Metamelomai est le terme qui est appliqué à Judas pour décrire son état affectif en voyant l'issue du procès de Jésus. Matthieu 27.3: Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, se repentit (metamelomai), et rapporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens. Judas 'se repentit,' c'est-à-dire qu'il ressentit un immense regret, rempli d'angoisses, à la vue des suites de son action contre Jésus. 'J'ai péché,' confessa-t-il aux chefs religieux. Puis il se retira et alla se pendre. Vous voyez que la repentance de metamelomai peut conduire à la bonne action comme elle peut conduire à la mauvaise. En ce qui concerne Judas, elle le mena à une fin tragique. Dans le cas du fils, le remords fut constructif. Il obéit à l'ordre de son père.
Je veux bien
La réponse du deuxième fils est complètement différente. Il dit, Je veux bien, seigneur. Il est surprenant qu'un fils s'adresse à son père en l'appelant 'seigneur.' Il se montrait tellement poli, tellement respectueux, et semblait tellement obéissant. Le fait de dire 'seigneur' donnait définitivement plus de poids à son acquiescement. 'Oui, seigneur. Tout de suite!' Mais les actes n'ont pas suivi les mots. Il n'alla pas travailler dans la vigne. Peut-être n'avait-il jamais eu l'intention de tenir parole.
Jésus demande alors à ses auditeurs, les principaux sacrificateurs et les anciens (v. 23), qui des deux fils 'a fait la volonté du père.' Est-ce celui dont le 'non' est devenu un 'oui', ou celui dont le 'oui' est devenu un 'non'?
Dans cette courte histoire, Jésus enseigne que l'obéissance à la volonté du père ne se fait pas du bout des lèvres. Encore faut-il passer à l'action. Dire 'oui' est une chose; l'accomplir en est une autre. Les paroles ne valent rien si elles ne s'accompagnent pas de leur exécution. Ainsi les chefs religieux donnèrent la réponse qui leur paraissait la plus évidente: le fils obéissant est celui qui s'est rendu dans la vigne, et non pas celui qui a dit 'oui' mais n'y est pas allé.
Cette réponse est tout à fait juste. Jésus explique alors la parabole à ses auditeurs. Une grande surprise les attendait. En vérité je vous le dis, les publicains et les prostituées arrivent avant vous au royaume de Dieu. Par cette phrase fracassante, le Seigneur déclare que les responsables juifs sont à l'image du deuxième fils qui semblait si empressé d'obéir mais résista de fait à la volonté paternelle. Ils ont accepté la loi de Dieu et ils ont consacré toute leur vie à s'y plier. Malheureusement ils ne l'ont pas obéie car ils n'ont cherché qu'à cultiver leur propre justice. Malgré les nombreux appels à la repentance des prophètes, leurs idées étaient à ce point ancrées en eux qu'ils refusaient tout changement. D'un autre côté, les parias de la société juive, 'les publicains et les prostituées,' sont représentés par le premier fils qui refusa d'obéir puis changea son fusil d'épaule et accepta de travailler. Ceux-ci ont trouvé le salut.
Exclus du royaume
Jésus ne se contenta pas de dire que ces pécheurs allaient entrer dans le royaume de Dieu. Il affirma qu'ils allaient y entrer en premier, avant les chefs religieux et les anciens. Les grands pécheurs allaient devancer les religieux dans le royaume! On a peine à imaginer l'offense que ces paroles ont pu causer dans l'esprit de ceux qui écoutaient la parabole. C'était certainement une bonne façon de les piquer au vif. L'effet de cette déclaration peut se comparer à Matthieu 8.11-12 où Jésus affirme que les gentils seront accueillis dans le royaume des cieux alors que les Juifs, malgré leur qualité de fils du royaume, perdront leur place et seront jetés à l'extérieur du royaume. Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Les autorités religieuses devaient rager quand Jésus fit l'application de sa parabole.
La phrase, En vérité je vous le dis, les publicains et les prostituées arrivent avant vous au royaume de Dieu, soulève certaines questions. La plus intrigante concerne la signification exacte des mots 'avant vous.' En grec, il n'y a qu'un seul mot, proago. Proago, 'avant vous,' dans le contexte de la parabole, indique à tout le moins un renversement de situation. Ceux qui semblaient être les derniers sont les premiers, et ceux qu'on pensait être les premiers deviennent les derniers. Mais est-ce que ce mot signifie aussi que les chefs religieux, bien qu'ils ne seront pas les premiers dans le royaume, y trouveront assurément une place? Une telle conclusion irait à l'encontre de l'enseignement biblique sur les Pharisiens, les scribes et les autres religieux.
Ne pas arriver en premier ne veut pas nécessairement dire qu'on va y arriver un jour. Souvenez-vous de la parabole des dix vierges (Matthieu 25.1-12). Les vierges qui sont entrées en premier avec l'époux ont pu célébrer les noces. Mais pour celles qui sont arrivées plus tard, la porte était déjà fermée. Elles furent exclues de la fête. Dans la parabole des deux fils, les paroles de Jésus impliquent une exclusion, et non pas simplement une rétrogradation. Ceux qui 'arrivent avant' prennent la place de ceux qu'on croyait être là. Ces derniers n'ont pas leur place dans le royaume.
Ainsi Jésus dit, 'Les publicains et les prostituées auront une place dans le royaume de Dieu. En ce qui vous concerne, vous ne pourrez pas entrer. La porte du royaume vous sera ouverte seulement si, comme les publicains et les prostituées, comme le premier fils, vous vous repentez et vous acceptez de vivre selon la voie de la justice.'
Ensuite, au v. 32, Jésus présente la logique qui sous-tend son explication de la parabole. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n’avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.
Jean était venu montrer aux gens à vivre selon la volonté de Dieu. Ceux qui ont cru en lui se sont repentis et ont accepté d'être baptisés. Même les pécheurs notoires de la société juive, les publicains et les prostituées, ont accueilli favorablement les paroles de Jean. Cette seule constatation aurait dû inciter les chefs religieux à faire pareil, c'est-à-dire à se repentir et à croire en Jean. Mais non. Ils refusèrent malgré tout de croire et de confesser leurs péchés. 'Mais vous, ayant vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis.' S'ils ont rejeté ainsi l'appel de Jean à suivre la voie de la justice, il est clair qu'ils allaient également refuser l'appel de Jésus. C'est pourquoi ils n'entreront pas dans le royaume de Dieu. Le royaume n'est pas pour eux.
Répondre à l'appel de Dieu
Dieu avait fait une invitation au peuple de se joindre à lui par l'entremise de la prédication de Jean le Baptiste. Certains y ont répondu favorablement; d'autres l'ont déclinée. Dans un sens, cette parabole concerne l'appel de Dieu, l'invitation que Dieu nous fait pour entrer dans son royaume. En quoi consiste l'appel de Dieu? Dans les Écritures, l'appel divin se fait entendre lorsque vous prenez connaissance de la parole de Dieu. Ainsi en ce moment, en lisant cette leçon ou bien en l'écoutant, Dieu vous appelle. Si vous n'êtes pas chrétien, sachez que la parole de Dieu s'adresse à vous personnellement pour vous appeler au salut.
Pour quelle raison peut-on dire que la parole de Dieu constitue en soi un appel? Parce que la parole de Dieu demande toujours une réponse, une réponse qui vient nécessairement bouleverser la vie de l'appelé. Lorsque la voix de Dieu se fit entendre aux oreilles d'Ésaïe, il s'agissait d'un appel à la vocation de prophète. Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait, Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis, Me voici, envoie-moi (Ésaïe 6.8). Cet appel exigeait une réponse qui allait affecter tous les aspects de la vie d'Ésaïe. Notez que plusieurs livres prophétiques débutent avec la formule suivante: 'La parole de l'Éternel fut adressée à tel ou tel individu, à Osée (1.1), à Joël (1.1), à Michée (1.1), à Sophonie (1.1)… La parole de Dieu s'adressait spécifiquement à eux. Ces hommes sont devenus des prophètes car la parole de Dieu leur a été communiquée et ils ont répondu résolument à son appel. C'est aussi de cette manière que nous devenons chrétiens dans le NT, c'est-à-dire que la parole de Dieu vient à nous et nous disons 'oui' au Seigneur. L'ignorer signifie que nous disons 'non' à Dieu et conséquemment nous nous excluons de son royaume.
L'appel de Dieu n'est pas uniquement un appel au salut. C'est aussi un appel au service. Dans la parabole, le père dit à chacun de ses fils, Mon enfant, va aujourd’hui travailler dans ma vigne. La vigne symbolise bien sûr le royaume de Dieu. Soyez au service de Dieu. Travaillez de tout votre cœur dans son royaume. On ne répond pas à l'appel de Dieu simplement en levant la main pour professer sa foi en Christ. Cela ne fait pas automatiquement de vous un chrétien. Un vrai disciple vit son appel en se mettant au service de son Maître. Il travaille sans réserve selon la vocation qui lui a été assignée.
Il est important de souligner l'aspect de l'accomplissement lorsque Dieu nous appelle. Être à l'écoute de l'appel de Dieu ne suffit pas, pas plus que le désir de savoir. Il faut vouloir passer à l'action. C'est en vain que nous entendrons la parole divine si rien n'est fait pour la mettre en pratique. L'accomplissement de la volonté de Dieu est une exigence implicite de l'appel de Dieu.
Selon la parabole, les chefs religieux n'ont pas fait la volonté de Dieu puisqu'ils sont représentés par le fils qui disait 'oui' sans faire la volonté de son père. Personnellement, cette comparaison m'intrigue et je me demande si vous vous êtes déjà posé cette question: Ces chefs religieux, pensaient-ils vraiment qu'ils ne faisaient pas la volonté de Dieu. Ont-ils dit à Dieu, 'Oui, Seigneur,' sans aucune intention de donner suite à leur engagement? En d'autres mots, ont-ils délibérément désobéi? Je ne pense pas. Je crois au contraire qu'ils avaient un ardent désir de mettre en pratique les ordonnances de Dieu. En fait, s'ils étaient si convaincus d'entrer dans le royaume de Dieu, c'était parce qu'ils se considéraient comme particulièrement obéissants. Pourrait-on les blâmer d'avoir une telle croyance?
Lorsqu'on étudie la vie des Pharisiens, on se rend vite compte qu'ils ne manquaient pas de zèle. Ils travaillaient très fort à se soumettre à la loi de Dieu. Ils insistaient sur une observation scrupuleuse de la loi au point qu'ils évitaient tout contact avec ceux qui ne s'y conformaient pas, de peur d'être à leur tour moralement salis. Et pourtant Jésus les compare au fils qui n'a pas fait la volonté de son père. Si leur faute ne concernait pas leur dévouement à la loi, il faudra trouver une autre raison pour expliquer ce qui incita Jésus à les accuser de désobéissance. Qu'est-ce qu'il leur faisait défaut?
Je pense que nous pouvons présenter la situation sous cet angle: Comment peut-on dire 'oui' à Dieu et que ce 'oui' devienne un 'non'? Comment peut-on accepter de servir Dieu mais que cet engagement devienne une désobéissance?
Quand un 'oui' devient un 'non'
'Oui, seigneur,' dit le fils dans l'histoire. Le mot 'seigneur' est la traduction du mot grec kurios. Sa présence dans le texte de la parabole n'est pas sans intérêt. C'est le même titre que nous trouvons en Matthieu 7.21 où Jésus dit, Ce ne sont pas tous ceux qui me disent, Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 'Seigneur, Seigneur.' Kurios, Kurios. Il ne suffit pas de dire 'Oui, Seigneur.' Pour entrer dans le royaume des cieux, vous devez faire la volonté du Père. Est-ce que cet énoncé vous rappelle quelque chose? En effet, c'est exactement le point que Jésus a voulu soulever dans la parabole des deux fils. 'Lequel des fils a obéi au père,' demanda Jésus. C'est celui qui a d'abord dit 'non' mais qui a changé d'idée et est allé travailler. Il a éventuellement obéi. Il alla au vignoble. Il a fait la volonté de son père.
Remarquez à nouveau qu'en Matthieu 7, la sincérité de ceux qui appelaient Jésus 'Seigneur, Seigneur' n'est pas en cause. Ils désiraient sincèrement prêcher Jésus-Christ. Toutefois cela ne leur permettra pas d'être admis dans le royaume car ils ont omis la seule chose indispensable, une fidèle obéissance à la volonté de Dieu.
Je répète à nouveau ma question. Comment un 'oui' pour Dieu peut-il se transformer en un 'non'? Comment peut-on désirer sincèrement servir le Seigneur et en même temps lui désobéir? J'aimerais suggérer ces deux possibilités.
Premièrement, une personne peut se donner l'impression qu'en disant 'oui' à Dieu, il a déjà accompli sa volonté. Par exemple, il peut avoir dit 'oui' à une retraite spirituelle, lors d'un appel à servir Dieu ou à re-consacrer sa vie au Seigneur. Le 'oui' en parole n'est toutefois pas appuyé par les actions nécessaires. La vie continue comme avant, mais avec le faux sentiment d'avoir fait la volonté de Dieu.
Les Pharisiens et les scribes pensaient sans doute qu'en acceptant toute la loi de Dieu et par leurs bonnes intentions de s'y soumettre, ils avaient accompli la volonté de Dieu. Le deuxième fils dans la parabole croyait peut-être qu'en disant 'oui' à son père, il avait satisfait sa demande et que rien de plus ne lui était demandé. Puisque le père était content de sa réponse, qu'il aille au vignoble ou non importait peu.
Deuxièmement, un 'oui' peut devenir un 'non' si la personne dit 'oui' avec l'idée de servir Dieu à sa manière. 'Oui je vais lui obéir, mais je vais le faire selon mes préférences.' Jésus ne veut pas ce genre de disciple. Il veut des disciples qui travaillent sous son autorité, c'est-à-dire des disciples sur qui sa volonté pourra agir. Il est possible de professer la foi en Christ tout en étant indifférent ou même parfois hostile aux commandements difficiles. Ceux qui font cela vivent leur foi en fonction des portions de la Bible qui leur conviennent. Ce pseudo-dévouement chrétien, où les intérêts personnels sont encore bien gardés, est considéré par ceux-ci comme étant de la piété.
En Matthieu 7, cette attitude égocentrique se voit dans la réaction des serviteurs qui semblait démontrer tellement de dévouement envers Christ. Le problème, c'est qu'ils étaient trop conscients de leur ferveur religieuse. 'Seigneur, Seigneur.' Kurios, Kurios, ont-ils répété. En insistant sur ce titre, ils paraissaient lui être tout soumis. Ils étaient aussi trop conscients du succès de leurs ministères. 'N'avons-nous pas fait tous ces actes de puissance en ton nom?' La répétition du titre de 'Seigneur' et la longue énumération de leurs accomplissements montrent un esprit tourné vers soi. Ils étaient satisfaits d'eux-mêmes, croyant fermement avoir fait la volonté de Jésus. Mais c'est l'inverse qui est arrivé. Ils firent leur propre volonté. C'est pourquoi ils ne pouvaient pas appartenir au Seigneur. 'Je ne vous ai jamais connus; allez-vous-en,' leur dit Jésus. Ils pensaient connaître Jésus, mais ils ne lui ont jamais donné la possibilité de les connaître car leur attention était fixée sur leur propre personne.
Le fait qu'une personne puisse être sincère dans ses intentions, accomplir beaucoup de bonnes œuvres sans qu'elle soit admise dans le royaume au jour du jugement devrait nous servir d'avertissement. Un zèle sincère pour Dieu et l'accomplissement de la volonté de Dieu peuvent être deux entités très différentes.
Allez et venez
Vous savez, il est intéressant d'observer que ceux à qui Dieu dit 'allez' et qui obéissent à cette ordonnance, Dieu leur dira un jour 'venez'. C'est ce que nous voyons en Matthieu 25.34. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. À tous ceux qui ont honoré son appel sur terre, qui ont obéi à sa volonté, il donne une invitation céleste. 'Venez chercher votre héritage. Le royaume est à vous.'
D'un autre côté, ceux à qui Dieu dit 'allez' mais qui n'y vont pas, Dieu leur dira 'allez' une seconde et dernière fois. Retournons à la parabole des brebis et des boucs, en Matthieu 25.41. Alors il dira aussi à ceux qui seront à sa gauche, Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges. 'Allez loin de moi. Allez dans le feu éternel.' C'est un aller sans retour. Si vous n'acquiescez pas au premier 'allez' de Dieu (i.e. son appel au service - aller au vignoble), Dieu vous demandera de vous en aller définitivement. 'Allez, éloignez-vous de moi et ne revenez plus.'
Notre réponse à l'appel de Dieu est la décision la plus importante que nous ayons à prendre dans la vie. Nous devons être conscients qu'en répondant par un 'oui', nous nous engageons entièrement à aller travailler à l'avancement du royaume de Dieu, à vivre d'une manière qui soit digne de son nom, et à dépendre de sa puissance pour le réaliser.
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