Vivre et surmonter la souffrance avec Dieu
Témoignage d’André Vinard
Vivre et surmonter la souffrance avec Dieu
Pourquoi un accident qui détruit presque toute une famille heureuse et laisse beaucoup de souffrance à ceux qui restent ?
Mais : Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. 1 Corinthiens 15:19
J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. Romains 8 : 18
Et Dieu transforme le mal en bien pour l'avènement de son royaume.
J'avais une gentille épouse, Marthe, avec laquelle je partageais la même foi chrétienne, deux fils et une fille, une situation comme ingénieur en chef dans une importante société.
À l'âge de 19 ans j'avais eu une sérieuse conversion chrétienne qui avait changé ma vie ; depuis cela, je désirais vivre pour le Seigneur et j’étais engagé dans mon église protestante, notamment comme prédicateur laïque et président d'associations.
Toutefois ma famille devait surmonter des épreuves à cause de ma fille née handicapée mentale et j'avais des difficultés professionnelles. Mon épouse avait été longtemps malade, mais ces dernières années elle s'était merveilleusement rétablie. Dans l'ensemble nous vivions heureux.
Mais il y a 11 ans ce fut le drame
Le 13 juillet 1978, en partant en vacances, ce fut un terrible accident d'automobile par la faute d'un homme ivre.
Ma chère épouse, âgée de 51 ans fut tuée, ma fille et moi furent très grièvement blessé. Mon fils Michel, bien que n'étant pas avec nous fut très traumatisé par l'événement
Ma fille Catherine, qui était déjà handicapée mentale, qui ne pouvait dire presque aucun mot eut de nombreuses et graves fractures. Elle fut très traumatisée. Après avoir appelé désespérément sa maman qu'elle a vu mourir, est rentrée dans un mutisme total, dont elle n'est pas sortie.
Il fallait la mettre dans un hôpital psychiatrique faute de d'autres solutions ce que je n'acceptais pas. Après d'innombrables difficultés pendant des années, elle a pu être placée dans un centre pour handicapés.
Quant à moi, j'ai eu notamment une jambe en partie arrachée, le bassin fracturé et les poumons blessés. Par la suite, j'ai fait deux embolies pulmonaires et j'ai perdu plus de la moitié de la capacité de mes poumons. J'ai été dans le coma, au bord de la mort et il m'a été dit après, que l'on avait maintenu la réanimation que pour le principe, car la gangrène se serait mise dans mes poumons.
C'est après des prières intenses d'amis qui il y eut une grande amélioration. J'ai été opéré plusieurs fois et j'ai du avoir une prothèse importante. Après quatre années de soins, j'ai été classé « invalide total et définitif » absolument inapte à reprendre un travail professionnel quelconque. Je devais me déplacer en fauteuil roulant.
Quant à mon fils Michel, après neuf années très éprouvante, il finit par mettre fin à ses jours. Il a souffert jusqu'à la mort et je l'aimais d'autant plus qu'il était malade. Heureusement, il met restait un fils valide, qui a bien réagi en partant loin servir dans des organismes humanitaires du tiers-monde.
Je me suis donc retrouvé brusquement veuf, bien sûr, très invalide, avec une fille très handicapés et j'ai perdu ma situation professionnelle.
Mais voilà la Bible dit : Dieu ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces, mais s’il vous fait passer par l'épreuve il vous rendra capables aussi d'en sortir à la surmontant. 1 Corinthiens 10:13
Et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire au néant celles qui sont. 1 corinthiens 1 : 28
C’est vrai, car maintenant 11 ans après l'accident je peux marcher en lâchant un peu les béquilles, rendre témoignage à la gloire de Dieu et travailler à plein temps pour le Seigneur sans être à la charge de personnes puisque je suis pensionné comme grand invalide.
Je peux présider des associations pour la formation chrétienne et pour l'évangélisation, au point de vue social travailler pour les handicapés.
Dieu qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans l’affliction ! Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ 2 Corinthiens 1 : 4 : 5
Ainsi, je peux avoir maintenant un merveilleux ministère d'accompagnement, de consolation et d'annoncer l'Évangile.
Comment ai-je pu me rétablir ?
Naturellement la médecine à jouer un rôle important. J'ai été bien soigné et encore maintenant je continue à être en traitement et en rééducation. Mais cela ne pouvait pas suffire, je reviens de trop loin.
Tout les médecins reconnaissent que je suis un cas intéressant et assez extraordinaire. Les chrétiens parle de miracle, les incroyants manifestent leur surprise et même disent : parfois la médecine leur apprend à être humble car il y a des choses qu’ils ne comprennent pas dans les réactions du corps humain.
Oui, il y a des choses qui dépassent la médecine. Par exemple l'amour d'une mère pour ses enfants qui peut donner une énergie surhumaine. Je crois que je serai mort si je n'avais pas compris qu'il fallait que je vive pour ma fille très handicapée et pour mon fils qui est maintenant décédé.
J'ai fait un effort particulièrement grand, quand alimenté sous perfusion on m'a dit : « votre fille ne mange pas par ce que vous ne mangez pas ». Sans cela, je me serais laissé mourir. Il faut vouloir guérir. Dieu, dans sa grâce peut intervenir pour nous guérir physiquement, nerveusement, intérieurement et le faire au-delà des capacités de la médecine.
La plus visible des guérisons peut-être physique. La plus profonde et la plus merveilleuse et celle de l'intérieur qui appartient à Dieu seul, elle peut entraîner d'autres guérisons.
En effet, je peux dire comme Job à Dieu : « avant, j’avais entendu parler de toi, mais maintenant mon œil t'a vu » Job 42 : 5
J’ai connu plusieurs guérisons depuis 11 ans, en plusieurs grandes étapes et un cheminement, avec des hauts et des bas, en relation personnelle avec Dieu dans la prière ainsi que par l'accompagnement persévérant de nombreuses personnes dont Dieu s'est servi. Cela c’est souvent fait différemment de ce que j'attendais et sans que je le réalise avant plusieurs mois.
Voici quelques points significatifs de ma guérison
1-quand le chirurgien m'a dit, après l'accident que j'avais une luxation de la hanche (j'avais beaucoup plus puisque j'avais la tête du fémur sur le côté) j'ai pensé alors à Jacob dans l'Ancien Testament.
Jacob, après avoir lutté avec un ange et s'être luxé la hanche il devint un autre homme et prit le nom d'Israël. De même pour moi une nouvelle vie devait commencer. J'allais pouvoir travailler à plein temps pour le Seigneur dans une œuvre magnifique.
2-peu de jours après l'accident, alors que j'étais dans un demi-coma et que je m'abandonnait dans le Seigneur, j'ai senti un bien-être extraordinaire. Mais je me disais : je n'ai pas le droit d'être heureux mon épouse et morte, ma fille est à côté de moi avec des fractures, mon fils ne va pas bien et je ne peux pas bouger.
Je crois avoir, alors entrevu ce que pouvait être le royaume de Dieu et compris la paix intérieure. Celle que l'on reçoit quand on peut s'abandonner pleinement dans les mains du Seigneur. Il m'arrive encore de désirer retrouver cet état aussi extraordinaire.
3-lors de la dernière opération le chirurgien m'a dit : il faut vous opérer, mais vous n'êtes pas opérable dans votre état. Finalement il décida de tenter l'opération. Voilà la force que l'on reçoit quand on est porté par la prière des autres : pendants deux mois. J'ai mis en ordre paisiblement mes affaires, comme si je devais partir définitivement et en entrant au bloc opératoire, j'étais surpris d'être aussi calme et souriant ; le chirurgien me semblait très angoissé !
L'opération a été difficile. Mais à mon réveil j'étais étonné d'être encore en vie. J'ai pensé que le Seigneur voulait encore m’utiliser sur la terre.
4-quatre ans après l'accident j'ai assisté à Pentecôte 82, lors d'un rassemblement charismatique à Strasbourg. Pourtant mon état de santé s'était aggravé. Je devais être en fauteuil roulant et les médecins pensaient que je ne pourrais pas garder ma jambe.
Un signe de guérison est apparu : trois ulcères variqueux que j'avais se sont arrêtés de couler et la circulation du sang s'est ensuite beaucoup améliorée dans certaines parties de mon corps.
En particulier un pied qui était comme du bois, est devenu plus sensible. Cette amélioration s'est faite avec de nouvelles douleurs, que les médecins ont justifiées plus tard. Quelques mois plus tard, j'ai pu me déplacer sans fauteuil roulant, en conservant seulement les béquilles. Je comprends maintenant que la guérison peut se faire dans la souffrance comme la vie lors d'une naissance. Il ne faut donc pas se décourager si l'on ne voit pas tout de suite la guérison que l'on attend.
5-à Pentecôte 85, j'allais je suis allé en « Terre Sainte » avec les montées de Jérusalem, groupe charismatique interconfessionnelle évangélique en faveur de l'unité des chrétiens.
Bien qu’étant classé invalide total définitif, j'ai déjà pu aller deux fois à Jérusalem. La première fois, je devais avoir une tierce personne pour m'assister et m’accompagner partout avec un fauteuil pliant. Les premiers jours du voyage ne se sont pas bien passés, je suis tombé plusieurs fois en perdant connaissance pendant de brefs instants.
À Nazareth, on a prié pour moi et on m’a imposé les mains pour une guérison physique, mais c'est autre chose qui m'est arrivé. J'ai demandé pardon à Dieu de travailler pour lui au lieu de le laisser faire ! J'ai prononcé ces paroles à ma surprise et j'en ai compris le sens profond que plus tard.
Après mon accident, j'acceptais mal mon invalidité et le fait de ne plus avoir le « pouvoir » que j'avais avant sur le plan professionnel (j'ai commandé jusqu'à 200 techniciens). Je me suis lancé, par réaction dans un activisme pour l'église sans avoir cherché la volonté de Dieu. Je recherchais trop de satisfaction personnelle et même dans mon témoignage à me glorifier sous prétexte de glorifier Dieu.
Le lendemain au bord du lac de Tibériade, je reçus un message qui m'émut jusqu'aux larmes. Jésus dit : jusqu'à présent vous n'avez rien péché, jetez vos filets… Alors on m’a imposé à nouveau les mains pour une guérison physique. Je me suis mis à parler en langues, à ma grande surprise, pour la première fois j’ai parlé en langues. Pourtant je ne le désirais pas, d'autant moins que dans mon église avec les responsables étaient gênés par mes orientations charismatiques, mais ils m’acceptaient car je ne parlais pas en langues. Je restais donc à leurs yeux encore équilibrés. J'étais moi-même gêné de m'entendre parler en langues. J'ai laissé faire puisque la Bible s'y réfère.
J'ai alors découvert ce qu'il y avait de merveilleux et d’édifiant, comme le dit la Bible du parler en langues. Cela a même été pour moi un grand secours dans des circonstances tragiques que j'ai connues après. Dans certaines circonstances on ne sait plus comment s'exprimer à Dieu. On ne peut pas jouer la comédie ! J'ai reçu alors les forces nécessaires pour surmonter l'épreuve et agir comme il le fallait, au lieu d'être écrasé par la douleur morale.
Le parler en langues est un don que Dieu accorde dans sa grâce ; ce n'est pas une conséquence systématique du baptême dans l'Esprit. Mais c'est une possibilité qui nous est offerte si nous l’acceptons : à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Celui qui parle en langue s’édifie lui–même ; celui qui prophétise édifie l’Eglise. Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète pour que l’Eglise en reçoive de l’édification.
Corinthiens 12 : 10: et 14 :2 à 4
Nous pouvons prier beaucoup plus facilement. La prière en langue, demande de l'humilité, nous laissons Dieu nous parler. Naturellement Dieu parle aussi autrement.
Je reviens à ma situation au bord du lac de Tibériade, après ce que j'ai reçu et que je viens de décrire a changé mon comportement, j'ai senti tout de suite que de nouvelles forces m’étaient données. J'étais guéri aussi physiquement et je n'avais plus besoin de fauteuil.
Mais la personne qui m'assistait ne l'a pas entendu ainsi ; je lui avais donné trop de peine la veille. Je devais être sage et ne pas faire de zèle… J'ai dû obéir et j'ai été installé dans un fauteuil au premier rang pour une réunion sur le mont des Béatitudes. La réunion avait commencé, quant à la surprise générale, mon fauteuil s'est affaissé avec moi dessus, pourtant je ne bougeais pas et le fauteuil était solide.
Ce fauteuil est devenu inutilisable, il a dû être rejeté. J'étais vraiment guéri et j'ai pu me déplacer facilement à Jérusalem, en me servant presque pas de mes béquilles.
Mais en revenant en avion j'ai dû être repris en charge avec un fauteuil roulant par les hôtesses de l'air. Elles ne voulaient pas admettre ma nouvelle situation, puisque j'étais indiqué sur la liste comme « grands invalides » que j'avais été alité pendant le voyage. J'ai dû obéir, m’asseoir dans un fauteuil roulant et voir ainsi défiler devant moi tous ceux qui avaient été témoin de ma guérison. Humilié, je ne pouvais que dire : quand on a été classé invalide définitif, en a donc être guéri par le Seigneur, administrativement on reste toujours invalide.
6-après cette guérison au bord du lac de Tibériade, j'ai été pendant quelques mois très bien à tous points de vue.
Après j'ai connu des événements tragiques : mon fils Michel son état s'est empiré sur le plan nerveux et c’est deux ans après qu'il ait décédé. Ma santé physique c’est aussi détériorée et j'ai eu de nouvelles épreuves. Comme Job j'entendais des amis me dire qu'il devait avoir une raison spirituelle qui cause cette rechute. Il ne comprenait plus mon témoignage, cela me meurtrissait davantage.
La Bible dit « au jour du bonheur réjouit-toi, au jour de malheur prie.
Maintenant, je pense que cette dure période m'a instruit et fortifié, elle m'a appris à être plus lucide sur certains points de ma foi et m’a donné plus de discernement.. En particulier lors d'une guérison miraculeuse, ce qui importe avant tout, c'est un signe de la manifestation de l'amour de Dieu. Lazare a été ressuscité par Jésus, mais il est mort à nouveau. Si nous sommes guéris nous mourrons un jour tôt ou tard. Ma rechute de santé fut d'ailleurs plus tard l'occasion d'un nouveau signe d'amour de la manifestation de Dieu.
7-. Trois ans plus tard, en 88 je suis retourné avec les montées à Jérusalem, pourtant je n'étais pas en bonne santé et j'étais profondément meurtri par le décès de mon fils. Mais je sentais un appel, confirmé par des signes.
Là-bas, j'ai vu beaucoup de souffrance, mais aussi des signes merveilleux d'amour illimité qui m'ont touché.
A Tabgha, au bord du lac de Tibériade, exactement au même endroit où j'avais été guéri trois ans auparavant, j'ai été saisi dans les larmes par le Seigneur.
J'ai compris que les épreuves n'étaient rien devant celle du peuple envers la sainteté et la gloire de Dieu à venir.
J'ai reçu ce message « les choses anciennes sont passées, Dieu fait toute chose nouvelles » et j'ai compris comment je devais me tourner vers les choses nouvelles, aimer même ceux qui m'avaient fait du mal et remettre tout au Seigneur qui transfigurait tout mal en bien par sa miséricorde.
Voici un signe qui confirme ma guérison intérieure : un ulcère à la cheville qui m’avait fait beaucoup souffrir les jours précédents fut totalement guéri le soir même.
8- En juillet 89, à la porte ouverte, après avoir rendu témoignage en public de mes guérisons, paradoxalement je répondais à un nouvel appel pour une prière de guérison. Je souffrais encore beaucoup d'arthrose je venais de passer une radio qui montrait l'étendue du mal et je m'apprêtais à suivre un traitement médical.
Le lendemain je constate que je n'avais plus vraiment mal. J'ai enlevé le corset que je portais pour me soutenir et je donnai la minerve que j'avais pour à quelqu'un qui en avait plus besoin en souhaitant de n'en avoir bientôt plus besoin.
Quelques jours après je voyais le médecin qui constatait la différence entre les radios récentes et mon état meilleur. J'ai pu alors lui témoigner de ma foi.
9-pour terminer, je parlerai de ma fille Catherine. Quoiqu'elle est gardée beaucoup de séquelles physiquement l'accident et qu'elle ne puisse toujours pas prononcer un mot, elle comprends bien, elle s'épanouit. Elle ne pose plus de problèmes de caractère. Et aime participer à des réunions de louange, fredonne, chanter des cantiques et en frappant des mains. Je sais que Jésus parle à son cœur, elle montre le ciel avec une grande espérance quand on parle de ceux qu'elle a aimé et qui sont partis.
Souvent, je me suis demandé pourquoi tant d'épreuves m'étaient envoyées, mais je dois me demander pourquoi tant de grâces m'ont été données.
Il vaut mieux souffrir et être invalide en connaissant le Seigneur vivant, qu’être en bonne santé sans le connaître.
Dans ce témoignage, je n'ai pas traité tous les aspects de la souffrance. Il reste des « pourquoi » sans réponse dans la vie présente. Mais il est important de réaliser que les souffrances personnelles ne sont pas sans signification.
Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. 1 Pierre 4 : 13
Avec sérénité je peux dire ces paroles : Mon âme, bénis l’Eternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l’Eternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits ! Psaumes 103 : 1 et 2